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13 avril 2013 6 13 /04 /avril /2013 20:33

 Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable --  JF Kennedy

 

 

Dans le dernier post, j’ai donné, entre autre, mon point de vue sur la violence dans notre société : pourquoi j’anticipais une accélération de son utilisation et pourquoi dans ce cadre, il pourrait être utile d’avoir des notions de self défense (sans devenir un idolâtre du kaki).

 

Vous pouvez en avoir une parfaite illustration quand vous voyez le process de décision actuellement à l’honneur dans nos sociétés.

 

Schématiquement  vous avez trois questions que se posent un « manager » , quel que soit la structure (publique, privée, etc…) 

 

1-      Est-ce utile ?

2-      Est-ce éthique ?

3-      Peut il y avoir une opposition structurée si ce n’est pas éthique ….

 

(Pour éviter de sombrer dans le cliché « tous pourris », cette analyse mesurée  est disponible dans le livre : « Les bâtards de voltaire : La dictature de la raison en occident » de John Saul)

 

Un des effets pervers de la société de consommation a été de détruire/assimiler toute structure en dehors du système officiel . Ceci en « offrant » un bien-être matériel supérieur comparé à toute autre structure…plus durable. Je parle bien d’un effet pervers, absolument pas d’un but existant dès l’origine.

 

Conséquence, la réponse au point N°3 est souvent négative…..pour le moment. Laissant, le choix, in fine, à l’éthique du « manager ». Et bizarrement, nous continuons notre chemin vers la fin de notre structure  sans que personne ne remette en cause, réellement, le système officiel.

 

A croire que l’éthique n’est plus travaillée icon_biggrin.gif  et que la raison pure seule est insuffisante icon_razz.gif pour avoir une société durable…

 

Ce qui a terme va générer des structures s’opposant (car en-dehors) au système officiel quand le système ne pourra plus garantir le bien-être matériel à tous (en utilisant un mix des trois pouvoirs, voir le post précédent).

 

A partir du moment où vous avez commencé des arts martiaux dans un but de self défense, vous devenez potentiellement un tel danger pour le système. En effet même si c’est à une échelle extrêmement réduite, vous avez fait un pas en dehors du système (C’est d’autant plus vrai si vous êtes une femme….). Vous  pourriez donc, dans un avenir « lointain », vous opposer au système puisque vous ne faites plus corps et âme avec lui…(Répétez après moi ce message "moral" ressassé à la frontière du subliminal dans notre société : "la sécurité c’est seulement l’affaire des autorités. En tant que bon citoyen, je dois seulement faire des activités ludiques enfantines")

 

Digression

 

Bien sûr, je parle là uniquement des arts martiaux avec un but de self défense.

 

Un art cérémoniel ne remet pas en cause directement le système officiel. Apprendre à se servir de son corps (avec une chorégraphie, en solo, en duo ou en groupe) n’a jamais entrainé une réflexion sur son éthique ou une anticipation de l’ évolution de la société. Sinon les danseurs seraient tous de sages philosophes….

 

C’est encore pire pour les sports de combat. Très souvent les sports de combat sont récupérés par la structure officielle et servent d’exutoires pour ceux qui se rêvent plus grand qu’ils ne sont : Ils veulent un changement de hiérarchie sans bouger le petit doigt. Bien évidemment ceci concernent les spectateurs et non les athlètes eux-mêmes. Panem et circenses.  Une discipline est reine dans ce domaine : Le catch. Faut-il comprendre ainsi son renouveau de popularité ? Pour moi, en tout cas, c’est significatif !

 

C’est la raison pour laquelle, de manière systématique, tout système de self défense est canalisé (subtilement ou non) par les autorités vers le cérémoniel ou le sport de combat. C’est beaucoup plus sûr pour la société.

 

Fin de la digression

 

Vous êtes donc devenu potentiellement un danger pour le système officiel à partir du moment où vous faites un art martial de self défense. Comme le dit Confucius : qui vole un œuf, vole un bœuf. Qui s’interroge sur sa sécurité, demandera, un jour, des comptes à l’autorité du système.

 

C’est bien connu : « réfléchir, c’est désobéir ».

 

Ceci même si vous pratiquez la self défense dans un cadre sportif/d’éducation physique, comme, par exemple icon_biggrin.gif , dans la structure d’entrainement au Krav Maga de la FEKM.

 

Donc l’autorité, quand elle est réactive, va systématiquement essayer d’empêcher les citoyens de travailler la self défense.

 

Je la comprends et je l’approuve à un certain niveau (évitions la pensée reptilienne/binaire ! ).

 

 

J’ai, par exemple, eu plusieurs fois des anectodes où des librairies étaient obligées (avec menaces à l’appui) de mettre dans leurs rayons des ouvrages « adaptés » sur l’histoire par certains groupuscules (toutes les idéologies font le coup). D'ailleurs, Lorànt Deutsch en a également fait l’expérience avec l’écriture de son livre : Métronome. Il a appris que l’histoire n’est pas du tout une matière neutre et que « certains » l’utilisaient d’une manière non scientifique.

 

Au vu du comportement « violent » de ces groupuscules qui n’augure rien de bon…..A la place de l’autorité, j’aurai systématiquement la même réaction : 

1-      Il faut éviter qu’il puisse y avoir une rencontre dans la société entre ces groupuscules et la self défense.

2-      Comme nous ne pouvons éviter la création de ces groupuscules au vu de la liberté dont dispose tous les citoyens, évitons que la self défense soit disponible pour les citoyens. C'est ce qui demande le moins de ressource à la société.

 

Là où cela devient problématique, c’est quand l’autorité, elle-même, commence à s’inspirer des méthodes de gouvernance des groupuscules ou plus simplement n’a plus les moyens d’assurer la sécurité. 


Un exemple historique que je trouve savoureux : l’empereur Honorius, en 410 après JC, décrète du jour au lendemain que la « Grande-Bretagne » doit maintenant se protéger seule. Ceci alors qu’il était interdit jusqu’ici (et sévèrement sanctionné....) aux grands bretons de prendre les armes (monopole des légions romaines).

 

Le fait que je puisse écrire cela sur un support publique sans être censuré ou menacé, montre bien, cependant, que la liberté d’expression est toujours du côté du système officiel.

 

Même si je critique le système officiel et que j’anticipe des changements négatifs, je soutiens globalement la structure officielle (même si je conteste certains de ces organes). Je préfère le dire clairement pour éviter d’être confondu avec les  groupuscules dont je parlais. 

 

A partir du moment où vous commencez à vous investir de manière importante dans une discipline de self défense (en compétence, en pédagogie ou dans l’organisation), vous devez réfléchir à ces problèmes pour éviter d’être récupéré et/ou manipulé.  Même si vous ne disposez pas de l’arsenal militaro-policier de la structure officielle, vous détenez le commencement d’un savoir qui vous sort du lot commun. Bien évidemment, il ne faut pas être paranoïaque (ni se surestimer...), juste être  averti.

 

Et donc le problème du jour sera :

 

Que faire pour reconnaitre une structure conforme à une éthique ? (Surtout si vous vous entrainez à la self défense.....)

 

Ceci que que vous soyez dedans (un groupe structuré, officiel ou non) ou que vous ayez à traiter avec elle (fédérations sportives officielles notamment dans le cas qui nous intéresse icon_razz.gif).

 

Petit aparté culturel

 

Le mythe complet de Prométhée sert énormément à justifier l’immobilisme de certains. 

 

Rubens+prom%C3%A9th%C3%A9e++++derobant+le+feu

 


Pour rappel, Prométhée dérobe le feu pour les hommes. Il voulait aussi dérober la maitrise de la politique pour les hommes mais il n’en a pas eu le temps.


Conséquence, d’après ce mythe, les hommes ne peuvent maitriser la politique.

C’est alors un boulevard pour expliquer pourquoi la politique c’est sale par nature (ce qui est faux), voire pour justifier des égarements ou une passivité complète (l’homme est comme cela ! Nous n'avons pas le choix, c'est notre destin d'humain....)

 

En fait la politique c’est comme le feu. On peut la contrôler, en partie, si on suit des règles (du bois sec, un foyer pour éviter que le feu se propage, une cheminée, un entretien constant,….) qui ne sont pas intuitives (La maitrise du feu, c’est grâce au néo cortex…..).

 

Ainsi traiter, par exemple, les citoyens de moutons (ou de veaux) sans leur donner les moyens d’acquérir ce savoir politique, c’est un peu comme déplorer que les enfants  ne savent pas lire dès la naissance.

 

Il vaut mieux allumer une chandelle que maudire l'obscurité d'après Confucius.... A moins qu'en fait, on ne tire profit de l'obscurité ?

 

Nooooooooon, ce n'est pas possible !!!!!!!

 

 

C'est d'ailleurs pour cela que tous les futurs citoyens recoivent dès l'école une formation pour comprendre les différents systèmes politiques....

 

 

 

Fin de l’aparté culturel

   

 

Vous avez classiquement deux types de gouvernances dans une structure (c’est schématique bien sûr, il y a d’autres structures mais inutiles dans notre cas)

 

  • La structure en pyramide
  • La structure en table ronde

 

(les noms officiels sont différents mais je préfère ces deux-là , je les trouve plus poétiques : Mon cote artiste !  icon_redface.gif)

 

Aucune structure n’est supérieure intrinsèquement à l’autre. Elles sont toutes les deux adaptés suivant le contexte (Oui, comme le choix du but dans les arts martiaux !!!! )

 

La structure en pyramide :

Vous avez un gars en haut (le « pharaon ») qui définit le cap de la structure et un tas d’étages intermédiaire qui répercute à la base les décisions du « pharaon ».

 

Les avantages de la structure en pyramide (par rapport à la structure en table ronde)

  • Plus simple et donc la moins couteuse en ressource
  • Rapidité du processus de  décision
  • Bien adapté à la gestion en consensus  (Quand tout le monde est d’accord sur les buts, les moyens, la répartition des moyens et la mesure d’un succès)
  • Bien adapté à la gestion d’une discipline avec un unique but
  • Il n’y a pas besoin que les membres de la pyramide soient formés à la politique

 

A noter :


-Vous pouvez avoir un système de retour d’information de la base vers le sommet pour que les décisions soient plus éclairées
-Vous pouvez également avoir une élection de pharaon, rien ne dit que ce rôle est permanent.

 

 

 

 

 

La structure en table ronde :

La totalité des membres prennent les décisions concernant la structure (notamment celles concernant l’allocation des ressources….) après discussion et en donnant un poids équivalent à chacun SANS tenir compte de son rôle dans la mise en place (le Roi est au même niveau que les autres pour discuter et décider)

 

Les avantages de la structure en table ronde  (par rapport à la structure en pyramide)

  • Fonctionnement institutionnel plus pérenne car moins dépendant d’un facteur humain et plus à même de corriger les excès et les faiblesses des uns et des autres
  • Beaucoup plus grande adhésion à la structure des membres (la décision de la structure est la leur, même si elle est collective)
  • Bien adapté à une gestion en dissensus (Quand personne n’est d’accord, spontanément, sur les buts, les moyens, la répartitions des moyens ou la mesure d’un succès)
  • Bien adapté à la gestion d’une discipline avec différents buts
  • Permet de sortir du fonctionnement « normal » du cerveau primate qui demande une structure en « pyramide »

 

A noter :

Vous pouvez très bien avoir un organe d’exécution des décisions de la table ronde qui n’est pas élu.

 

Aparté :

 

A partir de cette classification , vous voyez que le fait qu’il y ait (ou pas) des élections ne décide pas forcément à lui seul si le système est démocratique ou pas. Un pharaon même élu ne donne pas le pouvoir à la base. Inversement un organe d’exécution de la « table ronde » non élu n’est pas forcément synonyme de confiscation du pouvoir par certains si les décisions de la table ronde sont bien répercutées.

 

Fin de l’aparté

 

 

Aujourd’hui le problème de gouvernance des fédérations sportives officielles d’arts martiaux  apparait clairement  si on utilise ces modèles.

 

Vous avez un modèle pyramidal (où pharaon- le président de la fédération- est « élu ») mais, pour des raisons de propagande (donner envie d’adhérer au bon peuple…) , « on » répète à l’envie que le système est du  style « table ronde » où tout le monde peut apporter sa pierre ET cultiver son jardin.

 

Les élections servent en fait d’alibi pour cacher le fait que les décisions sont prises par un seul. Une tribunal  a d’ailleurs dû rappeler à un président de fédération qu’il était au service de la structure ( et des adhérents ) et non l’inverse. Preuve par les faits, que la formation en gouvernance  pêche un peu au sommet….

 

Pour les fédérations sportives, ce problème de gouvernance (que l’on retrouve partout, à mon sens, dans notre société) se double en plus du fait que le volontariat/bénévolat de la base est indispensable pour que la structure tienne. Il faut donc trouver un moyen pour motiver les « troupes » quand la discipline enseignée n’est plus suffisante : notamment parce que le but initial/affiché a été dévoyé. 

 

A ce sujet, je trouve un peu dangereux que la ceinture, dans beaucoup de fédérations, servent  quelquefois à récompenser de manière honorifique quelqu’un  qui a donné beaucoup de temps pour la fédération.


Avec le recul, confondre dans la ceinture :

- la validation d’une maitrise (même si c’est un instantané, voir mon post sur la ceinture)

et

- Le service rendu à la structure (logistique, administratif,  encadrement, etc….)

 

C’est ouvrir une boite de pandore : « Je veux un 7eme Dan car je donne plus de mon temps à la fédé que X, même si X est meilleur techniquement »

 

A contrario, imaginons :

 

-un sémillant retraité dans mon club.

-Il ne dépassera jamais techniquement la ceinture verte (de son propre aveu, sa condition physique ne lui permet plus de s’entrainer suffisamment).

-Mais il effectue bénévolement les tâches ingrates du secrétariat.

 

J’aurai envie qu’il soit récompensé même symboliquement et que cela soit visible pendant l’entrainement. Il y  a, à la base, un partage équilibré avec les partenaires d’entrainement à la FEKM. Mais si je sais que mon partenaire a fait quelque chose pour ma fédération/ mon club/ mon association, je trouverai normal de l’assister davantage dans le cours même (voire surtout) s’il y a une différence de compétences entre nous….(visible, en partie, grâce à la ceinture)

 

La ceinture de couleur sert, aujourd’hui, cette double fonction dans certains arts martiaux.  Résultat : On ne sait plus quel est le niveau reconnu à chaque étape dans la structure car des critères extra martiaux rendent possible l’acquisition d’une ceinture sans rapport avec sa compétence démontrée.

 

Dans un club d’art martial "oriental" de ma connaissance, on parle d’ailleurs de « ceinture honorifique » (ou pas...) pour départager ceux qui ont le « vrai » niveau de ceux qui ne l’ont pas.

 

A mon sens, une ceinture ne doit mesurer qu’une seule chose, la maitrise technique.

 

L’aspect « service rendu » doit être matérialisé par autre chose que la couleur de la ceinture. (un sigle sur la ceinture ou une ceinture avec une couleur supplémentaire, par exemple). A mon sens, cela devrait être sur la ceinture pour être aussi facilement retirable. Mais ce n'est qu'une proposition. icon_biggrin.gif

 

 

 

 

Retour à la gouvernance :

 

Vous disposez maintenant d’un modèle pour  analyser une structure.

 

Si la discipline a un but unique, si tout le monde dans la structure est d’accord sur la pédagogie, sur les ressources,  si les ressources sont très limitées etc…. ; une structure « pyramidale » est le meilleur compromis pour gérer la structure.

 

Si la discipline a plusieurs buts (self défense, « philosophie », compétition, etc……), si les gens ont des idées différentes sur la pédagogie (ex :voie intellectuelle, voie intuitive) , s’il y a un arbitrage à faire sur les ressources, etc……. ; une  structure « table ronde » est le meilleur compromis pour gérer la structure.

 

Naturellement dans la réalité les choses ne sont pas aussi tranchées. Mais en analysant les structures.

 

-          Le but est-il unique ?

-          Le but réel est-il le but affiché ?

-          Y a-t-il consensus chez les membres de la structure sur ce qu’est une réussite dans la structure ? (un champion, un chorégraphe, un sage, une personne équilibrée, un disciple très (trop ?) fidèle, etc… ?)

-          Y a-t-il consensus sur la méthodologie (pédagogie, positionnement institutionnel, etc...) portée par la structure ?

-          Peut-on mesurer facilement la réussite de la structure ?

-          Peut-on quitter facilement la structure ?

-          Quelqu’un de motivé, de compétent et respectant le but affiché peut-il être reconnu dans la structure ?

-          Quelqu’un de motivé, de compétent et respectant le but affiché peut-il agir sur la stratégie de la structure ?

-          Les membres sont-ils  motivés pour s’investir dans le fonctionnement de la structure ?

-          Etc….

 

 

En répondant à ce type de questions, vous verrez facilement quel est le mode de gouvernance le plus adapté.

 

En général, quand un mode de gouvernance n’est pas adapté aux  contraintes de la structure……Il vaut mieux s’entourer de précautions et bien se préparer à préserver son éthique.

 

Par exemple :

 

-          Une structure qui défend « officiellement » la démocratie mais qui n’est pas organisé sur un mode « table ronde », est une institution dont je me méfie. 

 

-          Une structure dont la discipline fait l’objet d’un consensus mais qui gaspille ses ressources avec une « table ronde pour les amis » (qui permet une rémunération discrète de certains…) est également une institution dont je me méfie.

 

Mais parfois même en se méfiant, ce n'est pas suffisant.... Il faut alors marquer son indépendance dans les faits.

 

Vous avez maintenant un outil pour savoir si une structure d’art martiaux est compatible avec votre éthique et si elle mérite votre soutien.

 

 

A vous de voir !  (Dans mon cas, c’est vu ! icon_biggrin.gif  )

 

 

Au passage, cette analyse pourra vous servir en dehors du milieu des arts martiaux. On entend beaucoup parler d’un retour à un pouvoir local. Implicitement, beaucoup font un lien entre un pouvoir local et la démocratie.

 

C’est une erreur. Il peut exister un lien mais il n’est pas direct et doit être travaillé pour aboutir à une démocratie.

 

Un baron pillard du moyen-âge est un exemple typique de pouvoir local. On ne peut pas dire que la démocratie était triomphante à cette époque. Il faut plus qu’un pouvoir local pour faire une démocratie locale.

 

Si mon hypothèse de Dislocation est juste, espérez qu’il y aura des détenteurs du « feu sacré de Prométhée » dans votre « local » ! (Au passage, avec ce blog, je viens de vous donner le nécessaire à feu icon_idea.gif, mais cela sort du cadre que j’ai délimité )

 

 

 


Coin culture :

 

Connaissez-vous le nom complet du ministère français en charge des sports ?

 

Il s’agit du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative

 

Pourquoi ce ministère intègre-t-il l’éducation populaire dans son titre ?


La réponse dans cet article de Franck Lepage du monde diplomatique (Ce texte est très important, je vous invite à faire circuler le plus possible. Il donne un aperçu du dessous des cartes, au moins dans le monde sportif officiel français).

 

http://www.monde-diplomatique.fr/2009/05/LEPAGE/17113

 

Au passage, vous voyez que les problèmes que nous rencontrons actuellement dans notre société avaient été prévus. Une solution non violente avait même été trouvée pour éviter la violence....

 

Par ailleurs cela montre clairement que l'AKNV (Association des Kravists Non Violents) et son action pourraient être légitimement reconnues par ce ministère icon_cool.gif ! (Chuuuut ! c'est notre rêve secret ! icon_biggrin.gif)

 


 

 

Et pour "l’estocade" finale :

Quelle est le vrai but des fédérations sportives et du ministère associé ?  (différent du but affiché)

Entre 1h08 et 1h20

 

 

 

 

Le ministère et les fédérations sportives ont plusieurs buts contradictoires ! icon_rolleyes.gif  ( masse ou élite ?) Mais où est la "table ronde" pour décider la répartition des ressources et des gratifications allouées à chacun de ses buts ? Je ne pense pas que l’Assemblée Nationale règle cela, que ce soit au niveau national ou au niveau fédéral....

Quel est l'organe démocratique (à base de représentation ou de participation) avec le pouvoir adéquat qui régle cela ? Si vous pensez à l'assemblée générale des associations loi 1901, je vous demanderais de rester sérieux ! icon_lol.gif. Dans les textes, elle est souveraine; dans les faits, c'est, au mieux, une chambre d'enregistrement. 

 

Avec cette analyse, je ne pense pas que ce ministère et ses "émanations" puissent se prévaloir d’un niveau supérieur sur l’éthique :

 

Sous le prétexte de protéger la santé et la jeunesse, ils effectuent, dans les faits, une sélection digne d’un éleveur de bétail en invoquant une mission de service public 

 

A noter que sur ce blog, je fais en partie le travail d’Education populaire (dans le sens donné par Christiane Faure) que devrait faire ce ministère. Vous pensez qu’il va me remercier ? S'il vise le foie, j'espère qu'il utilisera une médaille en chocolat plutôt qu’un aigle ….. icon_cool.gif

 

 

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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 20:03

                                Un travail sur l’Ethique est le complément d’un apprentissage du Krav Maga
 
                                                (Inclinaison respectueuse vers G. Funakoshi et les vingt kyokuns ! )
 
 
Dans l'avant dernier post, j’ai essayé de faire un point sur l’état actuel de notre organisation sportive dans notre société.
 
J’ai essayé de pointer, à mon sens, les dysfonctionnements majeurs et le blocage qui en résulte.
 
Classiquement, après l’analyse d’un problème institutionnel, quelqu’un de bien intentionné (et je le dis sans ironie), une fois que le problème est bien vu, va sortir une solution bien bipolaire du style : «  Du balai et qu’on mette quelqu’un d’honnête et compétent ! »
 
C’est un piège !
 
En effet :
 
1- Qui donne le coup de balai ?
2- C’est qui le « on » qui fait le changement ?
3- Quelqu’un d’honnête et de compétent, cela existe mais c’est aussi rare qu’un vrai stoïcien (même si tout le monde croit être stoïcien….tant qu’il n’a pas été mis à l’épreuve).
4- Pour une institution, la forme est donnée, bien au-delà des personnes qui la composent : Les forces « sociologiques » qui animent la société dans son ensemble donne la forme de l’institution qui n’est généralement qu’un sous ensemble de la société (sauf secte, monastère, société isolée, etc…..). Un être humain sera donc probablement broyé par ces forces si l’institution, sous son autorité, s’oppose à la société.
 
Vouloir changer quelque chose de l’intérieur dans une institution, même pour une fédération sportive, reviens à vouloir changer la société dans sa totalité…..
 
Vous remarquerez, d’ailleurs, que c’est exactement l’évolution de mon angle d’écriture pour ces posts sur le Krav Maga. Je suis parti de posts sur le Krav Maga pour montrer son intérêt  dans la société actuelle….Je me retrouve à faire de la sociologie/économie pour expliquer les problèmes actuels (et futurs) de la société et pourquoi les arts martiaux ( et surtout le Krav Maga à mon sens) sont une des réponses.
 
Ainsi, pour les besoins de ma démonstration, je vais dans ce post, approfondir la relation que nous, humains, avons avec les institutions de la société avant d’expliquer  qu’elles devront être les modalités d’une action efficace selon l’analyse de Galbraith (le pouvoir extérieur se transforme généralement en pouvoir intérieur) et conforme à mon éthique, (Traite l’autre comme toi-même), pour sortir de  cette ornière martialo-sportivo-institutionelle.
 
J’ai parlé du fait que nous, humains, sommes capables de résoudre plus efficacement les problèmes quand nous sommes en « groupe ». La seule condition étant que la ressource supplémentaire dégagée par notre efficacité en commun soit supérieure à la ressource nécessaire pour maintenir la cohésion de la structure.
 
Mais une question importante, une fois la structure définie, va être : Quelle est la place d’un humain (notamment vous !) dans la hiérarchie de la structure ?
 
Et là dans notre société, ce déroule une « danse » permanente dont le modèle le plus pertinent se trouve dans la Torah/ Le Pentateuque. En général, on attribue la paternité de ce modèle à Hegel, mais, à mon sens, la présentation faite par ces deux livres de sagesse est bien supérieure au modèle hégélien (Toujours à mon sens, ce modèle est faux dans l’application qu’en a fait Hegel sur la conscience, c’est la raison de mon développement ci-dessous).  Je veux parler de la dialectique du maitre et de l’esclave.
 
Un interprétation de la dialectique du maitre et de l’esclave
 
Globalement vous avez trois acteurs

  • Le maitre (Attention : la langue française est traitre, le maitre désignant à la fois la personne très compétente dans un domaine précis et le « chef de la structure». Alors que ce sont deux choses bien différentes. Certains, dans les arts martiaux, en profitent pour passer d’un sens à l’autre suivant leur intérêt)
  • L’esclave
  • Le monde

 
Le maitre va rassembler des esclaves (en structure ou non) et leur demander d’agir sur le monde à sa place. Bien sûr ils devront lui donner une partie du résultat de leur action. (Part de la production ou impôts). Pour s’assurer de cela, le maitre dispose de trois pouvoirs : Coercitif (Tu le fais ou tu morfles), Distributif (Toi, tu auras une plus grosse part que l’autre si tu fais bien ce que je te demande) et Persuasif (Je te fais croire quelque chose (ex : Ambition)  et tu fais ce que je te dis pour cette croyance. Cette croyance n’est donc  pas forcément religieuse).
 
Bien évidemment, on peut panacher….C’est ce que l’on appelle la fabrique du consentement.
 
Mais au bout d’un certain temps, la structure devient trop lourde et il faut l’alléger ou la changer. On cherche qui est inutile……Les esclaves sont tous utiles (par définition, ils savent agir sur le monde) et donc, en général, ceux qui sont en trop sont les maitres (qui ne sont plus unique, ils se sont reproduits et leur entretien pèse sur la structure). Généralement, les anciens maitres deviennent esclaves et un esclave devient le nouveau maitre…..Jusqu’à ce que lui ou ses descendants ne maitrisent plus l’action sur le monde(le Travail) et le cycle recommence.        
 
Ceci dit, soyons clair : Une des vies est plus sympa que l’autre, il n’est pas anormal de chercher à changer de camp (ou de refuser le changement). Ce qui compte, pour juger, ce sont les moyens utilisés. Soyons également clair, si vous lisez ces lignes, à l’échelle de la planète, vous faites parties des maitres….. (J’ai également peur que tous les êtres humains se comportent, vis-à-vis de la planète, comme des maitres….)
 
Dans la Torah/le Pentateuque, nous avons un exemple que j’ai trouvé excellent :
 
Jacob sert de berger à Laban
Ils passent un accord entre eux, les brebis rayées à naitre seront à Jacob et les brebis avec une laine unie (plus chères…) à naitre seront à Laban
Avec un moyen que nous qualifierons de licence poétique : Jacob montre une baguette mouchetée aux brebis robustes juste avant la rencontre avec le Bélier (il n’y a pas de bééé….), Jacob se retrouve avec un troupeau florissant de moutons rayés mais robustes tandis que Laban n’a plus que des moutons unis mais faméliques. Au passage, vous noterez que Jacob n’a pas eu besoin d’être violent avec Laban pour lui prendre sa fortune et que pour empêcher le transfert de son troupeau Laban aurait dû …..s’en occuper (faire un travail d’esclave) même si ce n’était pas indispensable …..à court terme.
 
Un peu comme de connaitre les bases de la self défense et de la protection personnelle pour éviter de s’en remettre en totalité à d’autres pour sa sécurité…..
 
 
l’Homme  veut une rente éternelle en  « oubliant » que l’Univers rebat sans cesse les cartes pour tout le monde.
 
Laban avait perdu la maitrise sur le monde et a commencé à vivre dans l’illusion. Vous noterez toutefois qu’il n’y a pas tromperie, vol ou violence pour opérer le bouleversement mais un affrontement « non violent » pour déterminer qui avait la meilleure maitrise du monde. Par ailleurs, un maitre « digne de ce nom » aurait cherché à comprendre le dessous de l’accord et serait resté maitre…
 
 
            Si nous nous arrêtions à cette analyse, il serait raisonnable et judicieux de chercher à créer une nouvelle fédération d’arts martiaux (officielle ou non) en fédérant les arts martiaux entre eux (un genre de syndicat…..) pour  faire valoir institutionnellement et au niveau de l’état, le droit à un art martial indépendant de l’esprit de compétition olympique et ainsi remplacer, dans ce domaine, les fédérations sportives d’aujourd’hui en suivant cette fameuse dialectique. (Un volontaire stoïcien compétent pour devenir le « maitre » des « maitres » ?)
 
            Mais un deuxième phénomène peut apparaitre
 

  •     Si le cout de l’infrastructure du groupe devient supérieur à la ressource dégagée par le travail en commun
  •     Si le monde est limité, il peut y avoir un problème pour trouver où exercer le travail (pour simplement s’intégrer à la structure, je ne parle même pas de grimper dans la hiérarchie) car il n’y a plus rien à travailler (plus de terres fertiles, seulement du désert…mais certains sophistes diront qu’il n’y a pas de problème, puisqu’il reste de la place…..)

 
Dans ce cas, non seulement, il ne sert à rien de vouloir postuler pour le poste de maitre (la chute n’est jamais un moment agréable pour les « maitres »). Mais en plus il faut plutôt prévoir le moment ou la structure va s’effondrer sous son propre poids et ….libérer des terres fertiles.
 
Ces deux points supplémentaires ont déjà eu lieu dans différentes configurations (Fin de l’ère mycénienne/ prélude à l’âge classique de la Grèce, Fin de l’empire romain/début du moyen âge, Fin de la présence Viking au Groenland  , Fin de la civilisation de Rapa nui (ile de pâques), fin de l’unification du japon/début de l’ère d’Edo, etc.…..).
 
Cela ne signifie pas la fin de l’humain (c’est la bonne nouvelle). Cela signifie la fin d’un mode de vie (c’est la mauvaise nouvelle).
 
Au passage, cela peut être rapide. La Grèce montre en quelques années, une importante chute du niveau de vie de la population (sans avoir une ambiance à la Mad Max, notez-le bien ! ).
 
 
Je pense que c’est exactement le problème qui se pose à nous autre, artistes martiaux : nous nous retrouvons face à une structure complexe (les fédérations sportives) au moment de la fin des structures complexes.  Créer une nouvelle structure identique (ou supérieure) en taille et en organisation n’est sans doute pas la meilleure stratégie.
 
Petite digression : Cela permet de voir clairement l’avantage institutionnel majeur du MMA. Au lieu d’avoir quatre ou cinq disciplines « sportives » (boxe anglaise, boxe thai, karaté, judo, lutte, etc…..)  avec chacune leur infrastructure (et leur coût), nous avons là une seule discipline qui les regroupent toutes….avec l’économie d’échelle correspondante.
Là, où il y avait un « emploi » pour cinq « agents de fonctionnement » (et le prélèvement concomitant via les ressources privées/licences, les impôts et les emprunts publics), il n’y a plus besoin  que d’un «agent de fonctionnement » (avec un prélèvement rendu bien moindre sur la société)
Rien que pour cette raison, je suis persuadé que le MMA va « bouffer » les disciplines classiques une fois que le barrage opposé par les « agents de fonctionnement », qui comprennent parfaitement la situation, va disparaitre (et le barrage doit disparaitre; d’après mon analyse, c’est le sens de l’histoire ….).
 
A mon avis, un positionnement clair et explicite des arts martiaux « exotiques » en art cérémoniel sera leur meilleure protection pour éviter d’être emporté dans cette fusion des sports de combat…
 
Retour au sujet :
 
Certains peuvent s’imaginer que les structures complexes auront toujours le pouvoir de prélever, par leur force supérieure (tiens !), leur indispensable ressource sur les plus  petites institutions. Mais dans un monde où les ressources vont devenir plus rares, cela revient à dire que les puissants dinosaures vont survivre car ils pourront manger plus facilement que les petits  « mammifères ». Nous connaissons le vainqueur historique.
 
Comme le dit le « proverbe » : « La taille n’est pas tout ».
 
En effet, il est évident que dans un monde où les ressources deviennent rares, les pouvoirs distributif et persuasif (à l’origine de la servitude « volontaire ») vont perdre de l’importance au profit du pouvoir coercitif.
 
Mais utiliser le pouvoir coercitif, à l’échelle institutionnelle, coute très cher. C’est cela qui a coulé l’URSS. Ce n’est pas le communisme en tant que tel. C’est le fait qu’il n’y avait plus d’autres incitations possibles (qui coutent beaucoup moins cher en termes de cout d’entretien dans l’infrastructure).
 
C’est dans un monde où  la force coercitive va redevenir dominante, que la self défense (et donc pour moi, le Krav Maga) va redevenir essentielle, non pas seulement directement (violence) qui est la forme la moins utile dans la vie, mais surtout indirectement (non-violence)
 
Bien évidemment, comme le dit maitre Miyagi, le plus simple c’est de cacher ses ressources, son Travail et sa personne pour éviter d’être la cible d’un pouvoir coercitif.
 
Mais ce choix n’est pas très réaliste.
 
Nous avons une vie sociale, nous interagissons avec les autres pour vivre et nous sommes donc susceptibles de devenir l’objet de coercition.
 
Alors qu’elle est l’avantage de connaitre la self défense ?
 
Le Krav Maga permet de « doubler » votre cout de coercition.
 
Etre instructeur de Krav Maga permet de le « quadrupler » (au moins…)
 
Imaginons un scénario où un colosse (genre Hercule) suffit à dominer 10 petits sédentaires (du genre geek !). Le surplus de ressource dégagé par ce groupe de geek est de 4. Les colosses en consomment 2 (il faut un colosse en permanence à la surveillance, il faut donc deux fois plus que le minimum) et en remontent 2 dans l’infrastructure auquel ils appartiennent. La situation est en équilibre.
 
Supposons maintenant que les 10 petits sédentaires savent se battre. Il faut maintenant deux colosses pour espérer les dominer. Il n’y a plus de surplus disponible pour une quelconque institution. (il faut quatre colosses pour maintenir en permanence la pression)
De plus, il faut que deux colosses s’absentent de temps en temps. S’ils sont organisés, les petits sédentaires peuvent se regrouper à ce moment-là pour lutter contre les deux colosses qui restent de « garde » et à force d’essais, ils finiront par l’emporter…. Car si les colosses ne peuvent pas chercher à limiter les sédentaires qui les font vivre, l’inverse n’est pas vrai  (remerciement au trésorier de l’AKNV, c’est lui qui a pondu ce modèle ! ).
 
Si on présente clairement (pédagogie à travers posts, samizdat, dazibao…… ) la situation aux colosses, ils peuvent comprendre que leur rôle de garde chiourme les mènent, scientifiquement, dans une impasse.  L’URSS a ainsi compris la situation et évolué sans explosion de violence majeure lors de la transition…(Et oui, c’est à mettre à son crédit, même si le débit est colossal….)
 
La non-violence de Gandhi ou de Martin Luther King ne reposait pas seulement sur des idées. La violence pouvait apparaitre très rapidement au vu de la situation sociologique. Les opposants à Gandhi et à Martin Luther King le savaient et  ils préféraient garder les leaders non-violents et négocier avec eux le partage du gâteau pour garantir un maximum de ressource le plus longtemps possible pour l’infrastructure car l’autre choix était pire……  A partir de là Gandhi et King ont pu négocier des libertés de plus en plus grandes au fur et à mesure de l’accroissement de leur marge de manœuvre.
 
La non-violence consiste à démontrer votre capacité d’opposition avec des moyens de pression ne provoquant pas d’emballement des chevaux des autres camps et du votre.  (Modèle du char ailé)
 
Mais, bien évidemment, plus vous avez d’opposition potentielle à votre disposition, plus vous pouvez contrôler le partage des ressources du monde et du profit de votre travail. Il faut donc avoir un potentiel d’action en réserve et calibrez votre action non violente avec ce potentiel. Si vous n’avez pas de potentiel, vous êtes un consommateur/usager jouet/objet. Il est donc important d’avoir et de maintenir ce potentiel….  
 
Ce potentiel permet, couplé avec le non-violence, un axe de lutte institutionnelle sur la question de la répartition des ressources et du Travail,  quand il y a refus du débat politique. (Notamment dans une infrastructure soutenue, dans les faits, par la société dans son ensemble)
 
La violence est aussi un axe  possible mais elle est un peu plus salissante et ses traumatismes relancent plutôt la dialectique dite du bourreau et de la victime.
 
La non-violence permet de montrer à « l’autre camp » que le gain de sa victoire (hypothétique) sera au mieux nul. En général, une institution est assez sensible à ce genre d’arguments. (Attention aux cas particuliers, il existe des institutions entièrement dominées par des psychopathes)
 
Au passage, la stratégie de l’empire Byzantin qui a survécu à la chute de Rome sous forme institutionnelle (pendant mille ans) correspond tout à fait à ce refus d’être entrainé dans une spirale de violence, même si on dispose des moyens de gagner. Si bien que les « barbares » (Francs, Huns, Vikings, etc….) qui l’entouraient,  l’estimaient peu « militairement » mais ….perdaient in fine.
 
Ceci dit, cela pose quand même un problème fondamental : comment reconnaitre une institution efficace (qui ne se contente pas de brasser du vent mais  dispose d’un vrai pouvoir) se conformant, aujourd’hui et dans notre contexte, à une éthique non violente (car une institution de self défense peut rapidement dégénérer si ses membres ne mettent pas clairement des barrières à ce qui est acceptable par eux sur les modes d’actions de l’institution)
 
A mon sens, les meilleures démarches non violentes pour montrer un refus net à une infrastructure, sont le boycott et la non coopération. Quoi de plus clair pour montrer que l’on ne dépend pas de l’infrastructure ? Quoi de plus ridicule qu’un internaute demandant un changement radical de l’infrastructure en utilisant un ordinateur, un logiciel et un réseau créés et maintenus  par cette infrastructure ? Quelle est le levier de l’internaute, exactement ? Un mouvement populaire ? En Démocratie, ils arrivent avec régularité, cela s’appelle élections. Donc, si un mouvement populaire pouvait changer quelque chose, dans notre infrastructure, il l’aurait déjà fait. Si rien ne change aujourd’hui, c’est parce que le changement est bloqué par ….. notre société et son manque d’adaptabilité. (voir posts précédents !).
Aujourd’hui, confort suprême, il n’y a même pas besoin de boycotter les institutions, la Dislocation va avoir cet effet. Il faut « juste » prévoir la structure allégée de remplacement…
 
Dans l’exemple des colosses ci-dessus, il « suffit » de refuser de créer le surplus lorsque le nombre de colosse est inférieur au nombre minimum requis pour « dominer » de manière flagrante des sédentaires (entrainés ou non)…… Le système devient intenable, d’abord de manière imperceptible puis d’une manière de moins en moins négligeable. La rapidité de la dégradation du système coercitif  dépend du rapport de force, lié à l’entrainement/travail  (ex : self défense), et à l’organisation/structure alternative (ex : Institution) des sédentaires…..
 
C’est bien sûr au cas où les colosses n’écoutent pas les explications. (Ce qui arrive dans 99% des cas !)
 
Vous noterez que ce moyen non violent est respectueux de mon éthique. Si j’étais à la place d’un colosse, je préférerai que l’on me « démontre l’évolution de ma place dans la structure » ainsi, plutôt que par une « insurrection violente » qui pourrait me blesser (moi ou mes proches).
 
En suivant mon analyse, aucune institution d’arts martiaux conforme à mon éthique,  ne peut avoir d’autres modes d’actions que le refus et le boycott.
 
Pour résumer, les arts martiaux (et je pense, le Krav Maga en particulier) peuvent vous permettre d’être une pilule plus dur à avaler que d’autres.
 
Le fait d’être instructeur vous permet de pouvoir former d’autres personnes convenablement et donc de pouvoir créer un pouvoir local suffisant pour pouvoir contrer un usage de la force sur une communauté géographique et soudée, ceci jusqu’à un échelon sous-institutionnel.  Il n’y a pas besoin d’être exceptionnel ou le meilleur dans sa catégorie, il suffit de connaitre son niveau (potentiel) pour savoir ce que l’on peut transmettre comme capacité. (Précision très importante : aujourd’hui, il n’y a pas besoin, à mon sens, de passer par cette étape, la sécurité est encore relativement bien assurée par les autorités même si on sent un recul des moyens policiers et judiciaires…..Mais il suffit de regarder les origines du Krav Maga pour savoir que cela est quelquefois nécessaire dans des sociétés en déshérence)
 
Si votre groupe se structure et devient une institution, la non-violence vous donne le moyen d’utiliser cette capacité d’opposition sous une forme efficace (sans gaspillage de ressource, de vie ou de santé) et institutionnelle. Attention, la non-violence ne peut être utilisé raisonnablement que par une institution : pas par un individu ou un groupe.
 
Rappelons que la non-violence n’est pas synonyme de passivité, au contraire, la non-violence demande des actions qui  peuvent amener une victoire infiniment moins couteuse que la violence si la compétence est là.
 
La non-violence, c’est le remplacement de la force/violence par l’intelligence.
 
En conclusion, un Art Martial de self défense ne doit pas viser, in fine, à former des compétiteurs parfaits (comme un art martial sportif ou un art martial de duel) mais des gens capable de s’opposer, avec différents moyens, aux graines de violence présentes, en permanence, dans toute société.
 
C’est ça, à mon sens, le plus haut stade de l’Art Martial de self défense (qui, pour moi, est l’Art Martial de « base ») : Celui qui nécessite le plus de compétence !


En effet, le but ultime de l’art martial :
 
-Ce n’est pas la maitrise ultime de la technique parfaite. (Qui, au passage, n’intéresse aucun militaire, à partir d’un certain niveau , ce n’est plus la qualité qui fait la différence car le cout de structure (entrainement et matériel) pour maintenir cette qualité devient trop grand). De plus un affrontement est tellement aléatoire que rien ne peut vous faire dépasser un certain plafond de réussite (C’est un aspect de la complexité étudié dans la théorie du chaos).
 
-Ce n’est même pas de gagner sans avoir à combattre. (Niveau intermédiaire)
 
-C’est de maitriser suffisamment  votre éthique (individuelle) et, à travers elle, la morale (institution, société) pour aider les chevaux et les cochers de toutes les consciences vous entourant à ne pas devenir violent…..pour pouvoir marcher en paix n’importe où.
 
Tous les exercices « ésotériques »  qui ont été présenté dans les arts martiaux orientaux (méditation, introspection, gymnastique avec visualisation, textes de sagesse, etc…) ne visaient que cela in fine (même si, accessoirement, la purification du psychisme (purification de l’ego) amène aussi une sensible amélioration des capacités) - Il vous suffit de regarder les origines religieuses (ex : bouddhisme)  ou de philosophie humaniste (ex : confucianisme) des différents exercices. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il n’y a pas de travail sur l’éthique en sport de compétition ou dans les armées. Les institutions concernées remplacent le travail sur l’éthique par l’apprentissage de la morale institutionnelle.
 
Les principes de la non-violence sont anciens mais avant Gandhi personne n’avait réussi à les mettre en place à une grande échelle. (Influencer pacifiquement la morale à l’échelle d’un pays….dans le temps d’une vie humaine) – Au passage l’hindouisme (la religion de Gandhi) à la base n’est pas spécialement une religion non violente.- Preuve que c’est l’humain et son éthique qui font tout. Absolument pas le message « révélé » et sa morale qui peuvent être amené dans un sens où l’autre suivant  les personnes s’en servant comme….institution.
 
Certains avaient théorisé la non-violence (Thoreau, notamment), mais Gandhi est le premier à l’avoir mis réellement en pratique, à avoir acquis une telle maitrise (il ne suffit pas de dire : je veux la non-violence, je suis juste et pas eux…), à l’échelle d’un pays et dans le temps d’une vie.  (Preuve empirique que ça marche, ce n’est pas un rêve ou un délire de philosophe).
 
Martin Luther King, au début de son combat, a dû apprendre également comment faire pour mettre en place un mouvement non violent. Preuve que ce n’est pas quelque chose d’évident ou d’intuitif.
 
Rappelons également qu’une institution peut déraper très vite. Gandhi a dû montrer très clairement à ses propres partisans, plusieurs fois, que la violence n’était pas acceptable et a renoncé à certains mouvements quand la violence apparaissait dans ses propres troupes.
 
D’où pour travailler et maitriser cet aspect éthique et institutionnel, un nom : l’AKNV. Le Krav Maga en lui-même ne devant jamais avoir un autre but que la self défense, Il faut donc deux structures distinctes pour travailler deux aspects opposés : self défense et éthique non-violente.
 
Car pour :
 
1-être un humain équilibré
et
 2-vivre en sécurité
 
Il faut plus que savoir se défendre, il faut savoir faire en sorte que la société qui  nous entoure, elle-même, prévienne la violence, par des moyens non violents. L’alternative ? Même les meilleurs prédateurs, dans la nature, ne meurent  pas de vieillesse.
 
Deux illustrations, pour ceux qui sont, malgré tout, tentés de se spécialiser (pour éviter de perdre du temps et/ou qui ne voit pas l’intérêt de travailler l’éthique non-violente), j’ai déjà parlé de Sparte qui a tenté l’expérience de se spécialiser dans la violence……….Elle n’a pas été capable de gouverner son « empire » quand elle a acquis le pouvoir sur les autres. Elle a gagné le pouvoir mais ne savait pas l’utiliser !
Un autre modèle que j’ai toujours trouvé fascinant est Shaka « Zoulou » Kasenzangakhona. Un individu qui possède un art du combat exceptionnel (à l’échelle individuelle et institutionnelle) qui créé ex nihilo un empire (à partir d’une tribu de pasteurs…..autant pour l’hérédité institutionnelle). Mais qui n’arrive pas à équilibrer sa vie et devient un fou sanguinaire.  Deux axes de réflexion pour les gens qui veulent réussir dans une structure (ou en-dehors…) uniquement en gagnant  la course à la domination.
 
Attention, néanmoins à ne pas faire de confusion, cette recherche éthique est différente de la recherche martiale. Elle est complémentaire de la self défense mais elle est différente. Je fais ces posts pour montrer à quoi cela ressemble, pour moi, aujourd’hui.
 
 A contrario, je ne vois pas ce que la pratique d’un kata ou une connaissance de l’exotisme oriental vous apportera dans votre construction éthique, malgré les discours mythomanes de certains (et pourtant j’ai cherché….). La preuve a été faite, pour moi, par le dévoiement des fédérations d’arts martiaux alors que les dirigeants sont des pratiquants hauts gradés……
 
Aucune recherche ne présente de manière scientifique un lien entre l’entrainement martial et le travail sur l’éthique. A ma connaissance, ce lien existe, aujourd’hui, de manière purement fortuite dans l’image populaire des arts martiaux mais il n’a jamais été intrinsèque. Malgré cet aspect « artificiel », je pense que ce lien est à conserver. Mais il faut faire un effort conscient et donc , à la base, individuel pour maintenir un lien qui n’est pas naturel mais ….. relatif à une décision humaine. (en suivant, en cela, une éthique !.....) .
 
Cet effort est très différent de celui à faire pour ingurgiter la morale d’une discipline, aussi bonne que soit cette morale ! (Entrainer le cocher ou le cheval noir ?)
 
Au Krav Maga, dans la version civile, (la version la plus aboutie, contrairement à ce que disent les idolâtres du kaki), cette recherche personnelle est généralement implicite, mais j’ai déjà entendu des moniteurs en parler pendant des cours comme d’un travail supplémentaire à faire en plus du Krav Maga a proprement parlé. C’est très bien ainsi, comme je l’ai signalé, un tel travail ne doit pas faire l’objet de trop de discours pendant les cours : on transformerait un travail sur l’éthique en Morale.  Les tentatives historiques de placer le travail sur l’éthique dans une morale n’ont pas très bien marché. J’ai donc tendance à m’en méfier.
 
Mais le fait de l’expliciter, en dehors des cours de Krav Maga, devient important car certains observateurs extérieurs pourraient ne pas voir cet aspect de la formation (en oubliant les valeurs exemplaires défendues par Imi Lichtenfeld, qui même en ayant servi dans l’armée, n’était pas un….militariste) ou alors s’en servir pour segmenter la discipline….. (Exactement sur le modèle des coups implicites qui étaient « présents » dans le Judo des origines…qui ont été « oubliés » dans le judo « moderne » …)
 
Au passage, c’est la raison pour laquelles les pratiquants de Krav Maga sont pour moi des kravists et des kravistes.
 
Le radical Krav- venant du Krav Maga
La terminaison en -ist (ou -istes) évoquant pour moi les disciplines de la Grèce classique (type pugilistes, pancracistes (oui, je dis pancracistes…), etc…..)  et notamment ses philosophes très vraisemblablement pratiquants : Socrate, Diogène et Platon (même si dans la République,  Platon dénigre le pancrace, il avait dû perdre ce jour-là ! )
 
Une manière concise de rappeler qu’en tant que pratiquant, il est indispensable de faire à la fois du Krav Maga et, discrètement , de la Philosophie (Plus particulièrement de l’éthique).
David Khan  a fourni l’idée de cette dénomination dans un de ces livres, mais il n’y met pas autant de choses que moi…
 
 
Pour le futur, si vous voulez des moyens pour vous protéger des trois pouvoirs de base :
 
Il faut :
 
-  Connaitre la Self défense (pour contrer directement ou indirectement le pouvoir coercitif)
-  Connaitre un Travail et savoir utiliser directement  des ressources dans l’économie domestique (pour pouvoir être indépendant du pouvoir redistributif)-C’est la partie la plus difficile….et là, mes posts n’y peuvent rien
-  Connaitre la Philosophie pour vérifier que personne ne se sert de vous à votre insu  (pour contrer le pouvoir persuasif) et savoir lutter de façon institutionnel avec la non-violence contre les trois pouvoirs.
 
 
Le plus « drôle » c’est que si mon hypothèse sur l’évolution de la société est juste, vous serez obligés de développer ces points…Le timing est, comme en combat, essentiel pour éviter de faire des efforts inutiles, car à contre-courant de l’évolution de la société.  Mais il faut garder en tête une évidence : il faut mieux le faire trop tôt que trop tard, c’est plus confortable.
 
En écrivant cette phrase, je repense à la parabole présentée par  Henry Plée d’un homme suspendu au-dessus d’un puits, accroché par les bras à la branche d’un arbre pour ne pas tomber.
Il ne sait pas comment sortir de cette situation
Il demande un conseil.
Une voix lui dit «  lâche tout »
Il demande un autre conseil
Personne ne répond
Finalement la branche casse et notre homme tombe à l’ eau
 
Le fait de lâcher et de ne pas attendre la rupture de la branche permet juste d’être un peu mieux préparé au plongeon et de ne pas prendre, en plus, le risque de recevoir  la branche sur la tête.
 


Coin culture
 
Deux œuvres m’ont marqué dans l’image de l’impact qu’un homme et son comportement peuvent avoir sur son entourage.
 
La première (optimiste) voit le héros influencer toute une ville en prônant des principes de non-violence, mais sans être lâche.
Il s’agit du film "les grands espaces" avec Gregory Peck

 

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La seconde (pessimiste) voit une institution suivre un homme dans une quête folle sans réussir à sortir de son influence. Il s’agit de Moby Dick de Herman Melville (Il y a eu des adaptations en film, dont une avec Gregory Peck). L’équipage du « Pequod » reste pour moi l’archétype des institutions en train de se perdre…. J’en vois beaucoup aujourd’hui….. 

 

moby.jpeg

 
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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 18:18

Un des problèmes quand on écrit, c'est que ses textes peuvent être mal interprétés ou pire récupérés par ceux la même auxquels on s'oppose.

 

Sur ce blog, c'est mon principal souci :

  • Je mets en garde contre les warriors-de-la mort-qui-tue qui veulent refaire la guerre....mais en salle
  • Je mets également en garde contre ceux qui utilisent les arts martiaux pour véhiculer des idéaux (avec un appui officiel ou non) qui arrangent bien leur réelle "stratégie".

 

Or mes textes peuvent être récupérés par ces mêmes personnes...Et plus j'essaye d'être précis et de contextualiser (en parlant notamment de l'évolution que j'anticipe de la société) et plus un "bas de plafond éthique" peut, en se basant sur une lecture orientée, utiliser mes textes pour trouver des arguments justifiant un entrainement "dur" ou un idéal d'entrainement perverti.

 

J'ai ainsi plusieurs fois été tenté d'arrêter ce blog en me disant que son utilité était inférieure au "danger" encouru. A chaque fois, un événement m'a poussé à continuer. (Une fille au Krav me dit qu'elle ne s'imagine pas capable de battre un homme, une rencontre qui ne connait que l'image "hallucinée" du krav maga, un encouragement amical, etc....)

 

J'ai pris, dès l'origine, beaucoup de précautions sur ce blog "sensible" et en dehors. Mais malgré cela, j'éprouvais une gêne croissante en me disant que le risque devenait bien supérieur au bénéfice. 

 

Cette gêne a atteint un point culminant quand j'ai commencé à parler de la vision que j'avais de la société, de son évolution et de l'importance de pratiquer la self défense dans ce cadre.

 

En effet, implicitement, j'écris que la société n'est pas bien et qu'il va falloir s'organiser pour être capable de passer à travers la dislocation. S'organiser, dans ce cas, veut dire créer une structure en dehors de l'état et indépendante de l'état.

 

Vous imaginez ce que des personnes mal intentionnées peuvent faire d'une telle démonstration : Au lieu de préparer, avec mesure et modération, des solutions collectives autonomes. Elles pourraient convaincre beaucoup de personnes d'organiser un pouvoir pour tirer profit de l'affaiblissement général..

 

Un de mes auteurs préférés dit qu'il n'y a rien de plus dangereux qu'une foule en colère avec une juste cause. Or à travers mes écrits je donne tous les arguments pour facilement définir une "juste cause" pour n'importe quel démagogue en herbe dans.....les arts martiaux. Les foules en colère, elles, commencent à devenir nombreuses et pourraient être ainsi facilement mises à contribution sur un projet contraire à mon éthique.....

 

J'étais donc récemment de nouveau à la limite d'arréter en me disant que j'étais trop précis dans ce blog, que je mélangeais, de manière explosive, deux de mes domaines d'études (la prospective sociétale et les arts martiaux)  sans avoir un réel controle sur l'usage potentiel qui pouvait en être fait.

Dans ce cadre, il était sans doute préférable que j'arrête pour éviter de porter tort aux arts martiaux, au Krav Maga et......à moi même. Car mon anonymat ne sera pas éternel, ni parfait et un jour, j'aurai des comptes à rendre. (On finit presque toujours par rendre des comptes et je ne mise jamais sur le presque....)

 

Bref j'étais encore en train de me dire que j'allais poser ma plume.......

 

Il y a trois jours, quelqu'un de mon entourage a failli être victime d'une agression au couteau. Heureusement, il n'y a pas eu de dommage, mais cela a vraiment été très très juste. Bien évidemment, c'était dans un contexte urbain français tout ce qu'il y a de "normal".....

 

C'est "la goutte d'eau" qui tombe dans un vase déjâ rempli de violences en augmentation dans mon voisinage de maniére évidente (cambriolages, altercations, etc...). Tous ces faits ne font que me démontrer que malheureusement notre société est déjâ bien engagé dans la dislocation et que la communication rassurante de l'Etat français (avec de zolies statistiques.....) sur la baisse de la violence dans notre société est mensongère.

 

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Vous n'imaginez pas ma peine de devoir marquer ce mot. Je suis profondément légaliste et c'est une déchirure personelle que de comprendre que l'Etat est en train de passer la ligne rouge de la légitimité hobbesienne et démocratique. C'est le début de la descente de notre société et la fin de l'Etat tel que nous le connaissons, mais le sens est maintenant, je pense inéluctable.

 

Il me semble donc, à travers ces faits, que le bénéfice de mes posts ( avoir une analyse construite de la monté de la violence et de la dislocation dans notre société) est bien supérieur au risque  (voir quelqu'un se servir de mes posts pour engendrer de la violence)  car la violence est maintenant bien présente et  va commencer à augmenter de manière probablement exponentielle (cf la Grèce). Mes posts ne seront donc pas un catalyseur....la réaction a déjâ commencé.

 

Pour conclure si le but (passer sans dommage à travers la dislocation) peut être le même pour des hallucinés de la self défense et pour moi, Il est évident que les moyens ne seront pas les mêmes.

 

Faites donc extrèmement attention aux moyens d'action des " leaders" qui vont bientôt apparaitre : Un choix judicieux sur les moyens d'action sera, je pense, la seule manière de rester un "humain" dans les temps qui s'annoncent.

 

Le prochain post (dont la sortie est imminente) précisera mon point de vue. Mais ce post intercalaire me semblait important pour éviter d'être "récupérable" par des démagogues ou pire, d'être assimilé avec eux. 

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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 20:33


Dans mon précédent post, j'ai parlé de la fusion des différentes économies de marché entre elles. Pour, peut être, mieux  me faire comprendre (les concepts, c'est sympa mais un peu aride), je symbolise, personnellement, cette fusion dans le sport par une date : Le 28 juillet 1984. C'est l'ouverture des premiers JO entièrement financé par le secteur privé...... Cela ne veut évidemment pas dire qu'avant il n'y avait pas de lien entre le secteur "privé" et le secteur "sportif", mais à partir du moment où la présence en amont du secteur privé est "complète". Il ne peut plus y avoir de defense d'un intérêt purement sportif en aval...Il n'y a plus que la défense de l'image sportive.
 
Dans le langage courant, la chose a été également bien vu même si tous les implications ne sont pas perçues : Quelqu'un vous a certainement dit un jour  (et cela marche dans tous les secteurs....) :   Ici, on gère comme une "entreprise". ( avec une nuance de fierté dans la voix)
 
Contre-exemple de ce mythe de l'entreprise "machine parfaite" : Imaginez vous envoyer des soldats au feu avec la promesse de "stock options" s'ils s'en sortent ? Vous, cela vous parait aberrant (et vous douteriez de la fiabilité de tels soldats....) mais apparemment dans les hautes structures militaires occidentales, c'est impeccable car cela répond à la logique de cout de  la structure officielle. (les mercenaires coutent moins cher...au début)
 
Pour résumer, nous nous retrouvons, nous, particuliers face à un système d'institutions (c.a.d dès que vous sortez de l'économie domestique ) qui est maintenant quasi monolithique. C'est à dire que les intérêts sont tous fusionnés. Et quel est le but d'un tel système ? Il est simple : Survivre.

 

En effet, contrairement à la rumeur qui veut que certains sortent leur épingle du jeu, il n'y a aucune institution  qui s'en sort réellement. Le système est tendu vers sa survie car il ne réussi pas à revenir à un équilibre, tout le monde a peur de l'avenir et espère tenir encore un peu en espérant que "quelque part", "quelqu'un" a caché un magot et qu'il faut mettre la main dessus.

 

Je le répéte, peine perdue : La crise de 1970 a été le révélateur: les systèmes mis en place trois siècles auparavant ne parviennent plus à se maintenir. Toutes les solutions retenues n'ont réussi qu'a faire gagner un peu de temps (on parle de 40 ans, néanmoins....). Voir le post précédent.
 
Pour les arts martiaux, voyons comment cela se concrétise.Les demandes du public sont liées aux buts officiels des arts martiaux (sport, "philosophie" (hum ! , hum!), travail corporel, self défense).

 

Ces buts pourraient être remplis par différents arts martiaux (sport de combat, art martial "sportif", art martial "cérémoniel", art martial "self défense") mais, ces arts martiaux ne peuvent fonctionner en accord avec leur but affiché car le système officiel (fédérations sportives, minitère des sports, sociétés privés, directement ou en tant que sponsor,tv, etc..) - veut les adapter à son but et donc cherche uniquement à leur faire payer son cout d'infrastructure  pour permettre sa survie. 

 

Au passage, je parle là, pour le sport, de manière prépondérante du secteur public. Soyez "rassurés", dans le secteur privé, c'est exactement pareil ! Et pour enfoncer le clou : Personne n'est innocent ! Dans le monde occidental, nous tirons tous profit de l'infrastructure du système - Oui, même les soi disants exclus (volontairement ou non) du système-
 
Revenons au système martial officiel: Pour maintenir un tel système, il faut des rentrés d'argent régulières car l'infrastructure à des besoins permanents. Donc le système officiel en contrepartie d'une reconnaissance d'un art martial lui demande de lui fournir une ressource pérenne et régulière.
 
Or, les arts martiaux ne peuvent être définis de manière statique. Suivant la mode mais aussi suivant l'évolution de la société, les arts martiaux (même ceux de self défense) peuvent être amener à s'adapter et à évoluer et donc voir leur popularité et leur effectif se modifier de manière drastique.
 
Comment faire ?
 
Les "arts martiaux" ont trouvé une solution simple : Devenir une discipline pour les enfants. Là, le public est stable: Les fédérations sportives pour être reconnus par l'état, doivent donc proposer majoritairement une discipline sportive pour les enfants. Certains pensaient utiliser cette base pour pouvoir assurer un art martial "réel" pour les adultes......Ils ont été phagocyté par le système qui n'a plus assez de ressources pour cela.
 
Vous voyez donc que pour être accepté par le système officiel, le cahier des charges d'un art martial doit aujourd'hui être le suivant :
 
- Pour les enfants (pour garantir un public stable)
- Avec des compétitions (pour promouvoir la discipline dans les médias traditionnels)
- Avec une pédagogie formatée sur un esprit sportif de compétition (pour être compatible avec les Jeux Olympiques) et en lien avec l'état français (ministère des sports) qui doit donner l'orientation générale (pour être sur que la fédération reste "compatible" avec la totalité du système officiel)
- Etre intégré dans la société et ses valeurs "morales consuméristes" pour faire venir les sponsors, les TV.
 
 
Aparté
 
Au passage notez la différence avec une discipline de self défense
 
- Pour adulte
- Sans compétition
- Avec une pédagogie orientée sur un esprit sportif d'éducation physique et sans besoin d'une institution de "soutien idéologique".
- Avec des valeurs dans la self défense qui peuvent s'opposer aux valeurs indispensables pour s'intégrer dans la société (par contre nécessité du développement d'une éthique pour aboutir à des personnes équilibrées)
 
Fin de l' aparté
 
Au passage pour que la fédération sportive officielle puisse vendre son image, elle a besoin d'une vitrine "compétition" ou "martiale" (eventuellement en self défense) avec quelques personnalités pour maintenir dans le grand public, l'image initiale de la discipline. Bien sur, si la vitrine se développe de manière indépendante (en nombre d'adhérents, en popularité ou en technique), son sort est scellé.
 
Bien évidemment, au vu d'un tel imbroglio, la situation est aujourd'hui complétement bloquée. Vous comprenez, qu'a mon sens, ce n'est pas un problème de personne, c'est clairement conceptuel au vu de la différence de buts entre les arts martiaux et le système officiel.
 
En dehors de la structure officielle, il est impossible de développer une institution car certains mettent en place une politique de segmentation permanente pour s’assurer une niche "financière" ou " de reconnaissance sociale". Au passage, vous noterez le but commun entre la technostructure officielle et les "segmenteurs" (les fous de guerre et les hallucinés). Objectivement leur interêt est le même : Evitez à une quelconque institution (une bande où la relation personnelle est prépondérante pour "gouverner" la structure n'est pas une institution) d'exister hors de la structure officielle. Y a-t-il des contacts entre eux, je ne le pense pas mais je ne serais pas surpris s’il existait des passerelles. Ceci dit, ne soyons pas paranoiaque, un manque de culture et de réflexion peut aussi expliquer pourquoi des "segmenteurs" font le jeu des fédérations officielles. La modélisation de leur rôle a été fait par un certain Karl Marx : C'est le lumpenproletariat. Je pense que sur ce point, l'analyse de Marx (son modèle) s'applique très bien.
 
Et donc vous vous demandez comment le système officiel fait pour transformer la motivation des gens (sportive, philosophique ou self défense) en Or (ou en argent)  ?  (Attention, si vous tenez à les imiter : vous rentrez dans un système de type 2 (domination d'un cheval), la légende du roi Midas montre que l'acceptation de cet état, vous impactera dans ce que vous avez de plus cher).
 
A signaler que l'Or dont il est question n'est pas forcément de l'or physique. Avoir une "armée" de bénévoles qui alimente la structure en travail non rémunéré, c'est de l'or.
 
Donc nous allons avoir
 
- Les enfants dont les parents, séduits par le discours mais sans comprendre la réalité, vont payer (C'est idéal , le payeur et l'entrainé sont différent.....).  On leur "vend" une discipline éducative.
 
- Ceux qui veulent dominer dans une pyramide à cote de la pyramide de leur vie quotidienne. (C'est le cote sportif au sens de Pierre de Coubertin, tout pour la compétition). On leur "vend" une discipline gratifiante pour l'ego.
 
-  Ceux qui cherche à assurer leur sécurité (avec raison ou non, de toute manière, il ne doit pas remettre en cause le système et ne doit donc jamais apprendre quelque chose de réellement efficace). On leur "vend" de la self défense
 
- Ceux qui veulent se former  ( soit par envie de savoir, soit pour être rémunéré dans la structure officielle (nous connaissons les zones d'ombre existantes qui permettent de contourner cet état de fait)). On leur "vend" un savoir et éventuellement une situation professionnelle.
 
Dans ces quatre cas, l'institution officielle peut accéder à de grosses sommes: soit par la licence, soit en imposant un bénévolat en contrepartie de l'accès à un des trois premiers "buts", soit en vendant une formation très chère en échange d'une gratification structurelle ou de l'autorisation officielle du montage d'une hypothétique activité rémunérée. Activité dans le secteur commence un déclin (démenti par le système, bien évidemment) et qui n'a jamais réussi à rapporter d'argent (oubliez vos rêves de devenir riche avec les arts martiaux, Henry Plée, lui même, dit qu'il n'a jamais vu cela arriver)
 
Vous voulez une preuve de ce que j'écris ?
 
Demandez vous pourquoi dans la formation d'un enseignant dans le système scolaire français, on essaye de réduire de plus en plus le temps de formation pratique (réponse, c'est un cout pour le système)
Et pourquoi dans le cas d'un enseignant dans les arts martiaux, on essaye d'accroitre de plus en plus le bénévolat obligatoire avant de pouvoir passer le diplome (Réponse, parce que c'est une ressource pour le système)
 
A priori, les deux devraient être liés puisque dans les deux cas, c'est la connaissance pédagogique qui est l'enjeu....
 

Le fait d'avoir quatre "mamelles" impose aux arts martiaux officiels de ne jamais se définir clairement, ils réduiraient d'autant le marché de la discipline. On préfère jouer sur l'affrontement sémantique pour éviter de révéler le pot aux roses au grand public. Car entamer une comparaison discours/réalité signerait la fin de l'image des arts martiaux dans le grand public. Pour conserver ce  bien commun à toute les disciplines martiales officielles, on reste donc sagement au stade du discours même entre "disciplines ennemies"
 
 
Bien évidemment, il existe des professeurs qui ne sont pas dupes et qui eux veulent "vendre" ou "offrir" un art martial pour adultes mais il est compliqué de défendre des idées opposées à celle de sa fédération. Surtout dans des périodes de disette, où les fédérations cherchent à racler les fonds de tiroir....
 
En résumé que faut il faire pour être compatible avec la "structure officielle" ?


C'est simple vous vendez un sport de compétition en collant une image martiale mais sans danger, sans apprentissage de réels techniques de combat et avec des réponses "philosophiques" pré formatées pour éviter que le quidam se pose des questions et surtout commence à trouver des réponses (ce blog est la marque que le Krav Maga ne vous donne rien, j'ai du tout faire moi même.....Corollaire : Vous devrez vous aussi construire vos propres réponses, j'ai pu me planter....) .
 
Par exemple, une technique de combat qui ne ferait appel qu'aux pieds et qu'on grefferait sur un pays d'Asie quelconque alors qu'il vient du Japon. Vous pensez que l'on pourrait vendre cela aux Jeux Olympiques ?
 
Vous l'avez compris l'aspect technique et pédagogique de l'art martial dans la structure officielle, n'intéresse aucunement la structure officielle.  Il est inutile de chercher à fédérer ou à revendiquer là dessus. Ce que veut la structure, c'est 

  • que cela ne soit pas dangereux
  • que cela impressionne
  • que l'on puisse diriger le pratiquant grâce à un rituel de "transfert insconscient" vers autre chose que le "martial". (Je reprécise c'est le cote inconscient qui est un problème pas le transfert en lui même.)

 
Mais alors faut-il refuser toute structure ?
 
Ce qu'il faut bien comprendre c'est que le problème n’est pas l’argent (réel ou bénévolat), c’est :
 
- qui en profite : la "technostructure" ou la discipline ?
- qui le donne et avec quelle motivation ?
 
Ceci donne souvent une structure dont la fonction est simple sur le papier mais dont l'adaptation à des éléments très épars peut entraîner des effets pervers.


Par exemple,  des moyens peuvent être détournés pour faire venir de l'argent dans la structure: le fait de rendre une formation plus longue et plus compliquée que nécessaire est ainsi une possibilité de faire rentrer de l'argent (J'irai plus loin que le sport, c'est un des travers de l'éducation française, une perversion de l'éducation humaniste).

 

De même, une structure peut servir à transmettre sur le terrain des idéaux et à ce titre, un "mécène" peut ne pas être neutre dans la politique de la structure. (Ce qui n'est pas un mal en soi tout dépend des idées et de la transparence associée à cette fonction de relais)  

On le voit, les problèmes liés à une structure peuvent devenir complexes. Malgré tout, je suis persuadé qu'il faut une infrastructure pour une discipline, surtout quand elle a du succès : Il faut donc que de l'argent circule.
 
Simplement, s'il existe un doute,  il faut faire une analyse (comptable, financière, sociologique) pour s'assurer de l'usage de l'argent (réel ou bénévolat) et voir son origine (et pourquoi il vient....)
   
Bref essayez de sortir de la pensée reptilienne quand on parle de l'argent ! La comptabilité, la finance, la sociologie montrent le passage au néocortex ! Refuser ou négliger les analyses scientifiques (comptable, financières, sociologiques, etc...), c'est faire appel au cerveau reptilien : Le singe se sert, encore une fois, du serpent !
 
Un point supplémentaire, vous remarquez qu'au dessus, j'ai parlé d'une zone grise où certains se plaçaient pour échapper ( pour des raisons éthiques ou non.... ) à la structure officielle. Il est donc capital de faire une analyse financière (et pas seulement comptable) approfondie pour connaitre et valider (ou non) les raisons de la structuration de l'institution.
 
Aujourd’hui, je pense que c’est la principale raison pour le "bordel" ambiant : la technostructure officielle des arts martiaux (toutes fédérations confondues)  cherche à pomper partout des ressources et panique (en mode institutionnel, hein ! ) en voyant qu'elle n' arrivera plus, dans un proche avenir, à  payer son propre entretien.
 
Plus les mesures de "rapatriement" des ressources se radicalisent et plus cela alimente la rancoeur. Personne n'a envie d'être une vache à lait alors que le but affiché était de participer à un effort commun. En conséquence les bénévoles partent ou refusent de s'investir dans le maintien de la structure............Les efforts pour se maintenir accélère le délitement de la structure (c'est une caractéristique des structures en fin de vie et cela se voit à l'échelle de la société pas seulement des fédérations sportives)
 
 

En résumée, la segmentation martiale permet aux fédérations de nous faire croire qu'il y a un choix...... et chaque  disciplines essaye de promouvoir son art martial dans son coin en gaspillant de l'énergie contre les autres fédérations officielles et en essayant d'accaparer la part de marché maximum (en mixant sécurité, enfant, philosophie, danse, etc...puisqu'elles essayent toutes de manger à tous les rateliers) sans jamais remettre en cause la technostructure qui les chapeaute.

 

Je me remémore ma réaction quand j'ai découvert Flash Gordon (Guy l'Eclair dans ce beau pays de France).

 

L'histoire est la suivante : Flash Gordon découvre la planète Mongo ou règne l'empereur Ming le sans merci.

Ming règne sur différents peuples : Les hommes oiseaux, les hommes lions, le peuple des arbres, etc....

Ming fait régner une dictature impitoyable sur Mongo (Normal, c'est lui le méchant ! ).

Le fait que découvre Flash, c'est que les peuples en s'unissant peuvent facilement se débarrasser de Ming

Bien évidemment Ming passe son temps à créer des clivages entre les différents peuples sur sa planète et c'est contre cela que Flash Gordon va lutter. (Normal, c'est lui le héros !  )

 

 

flas-gordon.jpeg

 

 

Quand j'ai découvert cette histoire, je me souviens d'avoir pensé:  "Mais c'est n'importe quoi, il est évident que dans la "réalité", les leaders des peuples concernés vont comprendre la situation et se débarrasser tout de suite de Ming".

 

Bien des années après, je m'aperçois de la sagesse de Flash Gordon....

 

Comme je ne suis pas Flash Gordon (surtout au niveau football americain ),  j'ai plutot essayé de poser, pendant la saison 1 de ce blog, les choses factuellement pour que le Krav Maga ( et d'autres disciplines éventuellement....) puisse sortir des querelles "segmentantes" entre disciplines martiales et pour préciser ce qui en faisait une discipline de self défense par rapport à une discipline pour les enfants, un art cérémoniel ou un sport de combat

 

J'ai également précisé plusieurs maniéres de mesurer la qualité et de différencier scientifiquement ce que vous pratiquez, ceci pour la self défense uniquement.

 

 Aux autres arts martiaux de voir si leur pratique mérite un travail d'éclaircissement. Mais, à mon avis, si ces arts martiaux ne sont pas capable de trouver quelqu'un dans leur institution (club, association, fédération) pour faire un travail d'explicitation, je ne miserai pas sur la survie de la discipline à l'hiver économique qui s'annonce.

 

Pour être optimiste, j'ai déjâ lu des blogs ou rencontré des personnes qui étaient clairs avec le but réel de leur art martial ( gymnastique, art martial cérémoniel, self défense, etc...). 

 

C'est quand même un peu plus classe et je crois beaucoup plus utile et révélateur qu'un dojo yaburi. Mais c'est vrai, il faut faire un petit effort...(un genre de coût d'infrastructure )
 
Pour retrouver l'esprit des arts martiaux (je l'ai défini dans mes voeux pour 2013),  qui n'est pas forcément lié à la self défense (les arts martiaux cérémoniels ou les sports de combat ont, tout à fait, leur place)  Il faut sortir des griffes de la structure officielle qui de par sa nature fusionnelle avec un système plus vaste gaspille votre motivation et disperse les efforts institutionels de ceux qui veulent se retrouver autour de cet esprit (sport de combat, self défense, arts cérémoniels). Tout est bon, en soi, si le but est conscient.
 
Bien évidemment, tout système de remplacement doit tenir compte des conditions actuelles (et futures.... ) de notre société. Le système actuel est, je pense, à bout de souffle (electricité, internet, SNCF/RFF, santé, armée, sport, immobilier, etc...). Je vous invite cependant à faire vos propres recherches et à ne pas prendre pour argent comptant ce que je raconte: Je n'ai pas envie d'être confondu avec un gourou de l'apocalypse. Je n'écris pas pour convaincre, je n'écris que pour les convaincus !


Pour le sport, je vous propose, néanmoins, ce document, qui si on lit entre les lignes montre bien le problème d'argent et de ressource du secteur sportif en France  :

 

http://www.assemblee-nationale.fr/13/pdf/rap-info/i2711.pdf

 

 

 

Au passage, il montre bien que le système de notre société n'est pas mauvais en soi. Vous imaginez une dictature rendant public un tel document ?......

 

 

A partir de cette analyse, à mon avis; pour le futur :

 

  • Il faudra faire extrêmement attention sur l'entrainement martial des enfants, sinon, la discipline suivra exactement le chemin du judo et du karaté (mais là je parle en décennies.....)
  • Il faudra faire s'entraider des systèmes différents avec des buts différents mais qui sont en accord avec une vision pédagogique humaniste des arts martiaux. Cela amènera une plus grande résilience contre Ming.
  • Il faudra préparer le terrain pour être moins dépendant de l'économie de marché, mais surtout pour pouvoir se rabattre dans l'économie domestique même si c'est moins efficace car c'est, par contre, plus résilient.

 

 

comment faire ?

 

les prochains posts donneront les éléments de réponse que je propose à la communauté des artistes martiaux.

 

 

 

 

 

 
Coin culture :

 

Leiji Matsumoto et les Daft punk ont créé un film, Interstella 555, qui reprend le thème du phagocytage des artistes par une institution.Dans cette oeuvre, il s'agit du milieu musical. 

 

dp.jpeg

 

 

Le film est découpé en clip suivant les musiques des daft punk

 

Avec notamment :

 

le clip One More Time : Des "agents de recrutement" viennent se saisir d'artistes prometteurs

 

 

 

 

Le clip Harder Faster Stonger : La mise aux normes des artistes en vu de leur utilisation par l'Institution

 

 

 

 

Le clip Superheroes : La vie de star des heros qui se font chi.. s'ennuient dans le système et ne progressent pas..... La libération arrive heureusement avec la destruction de leur "œillère"  et la sortie du système.

 

 

 

 

C'est rassurant : Il n'y a pas que les arts martiaux qui soient touchés !  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
 

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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
1 février 2013 5 01 /02 /février /2013 20:51
C’est un post pour le futur  (en clair, ce n’est pas un cri d’alarme pour aujourd’hui mais pour demain ou après demain…..Si mon analyse est juste).  Le problème c’est que pour avoir un arbre qui donne de l’ombre quand la chaleur est là, il faut mettre le plant en terre bien avant. Et avant, pour l’évolution de la condition féminine si mon anticipation est correcte, c’est …. maintenant.
 
Je vais donc parler du futur  (qui n’est que probable à ce stade) et sortir de nos références habituelles et culturelles. C’est pourquoi j’insiste : l’évolution que je projette n’est pas assurée de se réaliser, juste construite. (Vous devez commencer à connaitre mon point de vue sur mes propres écrits depuis que vous suivez ce blog  )
 
C’est un post pour lequelle je ne suis pas directement intéressé puisque je vais traiter de la condition féminine et du Krav Maga  mais comme personne n’en parle ou n’en discute et que je trouve que c’est important, je m’autodésigne comme référent MLF dans le Krav Maga (en particulier) et les arts martiaux de self défense (en général). Et on ne rigole pas ! 
 
Un petit point sur notre économie (un peu barbant mais indispensable pour bien comprendre les prochains posts et les secousses actuelles de notre société)
 
Tout d’abord modélisons l’économie en différents secteurs suivant le rapport entre les « gouverneurs » (ceux qui dirigent l’outil) et « l’outil de production » (une production qui peut être un bien, un service, une loi, un règlement, une surveillance,  etc…..).
 
Nous pouvons ainsi séparer l’économie en
 
Economie domestique : Economie pour laquelle il y a équivalence entre le « gouverneur » et "l’outil de production" puisque c’est une seule et même personne. C’est l’économie qui existe quand vous mangez les légumes de votre potager, vous élevez votre enfant, vous réparez votre voiture, etc…..
 
Economie de marché : Attention, ma définition est, ici, différente de la version classique. Pour moi, dans ce post, c’est l’économie où il y a séparation entre les « gouverneurs » et "l’outil de production" et où la cohésion va être définie en plus de la redistribution indispensable, en salaire ou en service (c’est là, le marché) par « autre chose » : la gouvernance. Gouvernance que doivent maintenir les « gouverneurs » pour s’assurer de la pérennité de la structure. Je vois trois principales gouvernances dans l’économie de marché :
 
  • L’économie de marché privé : La gouvernance est assurée (en théorie, toutefois, de nos jours…..) par le groupe d’homme qui possède l’outil de production, la cohésion est assurée par une redistribution inégalitaire (Entreprise privée) . Attention inégalitaire ne veut pas dire injuste !
  • L’économie de marché politique : La gouvernance est assurée par un groupe d’homme élu ou par des administrateurs sous le contrôle de ce groupe d’homme. La cohésion est assurée par le poids politique de l’institution.  (Entreprise publique, ministère, armée, etc….)
  • L’économie de marché des groupements : La gouvernance est assurée par un groupe d’homme choisi par l’outil de production. (Entreprise coopérative, fédération sportive, association, club sportif, mutuelles, etc….). La cohésion est assurée par le besoin d’avoir un « outil commun » impossible à avoir de manière individuelle.
 
En étant un peu réducteur et dans l’optique de ce blog, dans l’économie de marché vous avez, par ordre d’apparition, trois acteurs « sportifs » : l’entreprise sportive privée (directement ou indirectement (sponsor)), le ministère des sports et l’association sportive. Je prévois d'y revenir dans le prochain post...
 
Pour en revenir au cadre général, Il est évident que l’économie de marché n’est acceptée par une société dans son ensemble que si elle (la société) y gagne plus qu’en restant dans une économie domestique. Sinon, les gens ne deviennent pas salariés ou fonctionnaires, ils restent artisans. A l’origine, un salarié était vu comme un gars qui ne savait pas/ ne pouvait pas se débrouiller tout seul …..
 
D’ailleurs, le cadre particulier de l’art martial de self défense a fait aussi ce choix quand il est apparu plus efficace de s’entrainer à plusieurs que tout seul. D’où la création de groupe d’entrainement.
 
Une économie de marché qui existe a donc fait la preuve de son efficacité par rapport à l’économie domestique (c’est le cas dans notre société, sans contestation possible).  Autre caractéristique, une entreprise dans une économie de marché est capable de fusionner avec une autre puisque les taches sont segmentées et réparties, au contraire d’une économie domestique (sauf dans le cas du ….mariage). Par contre cette répartition des tâches impose, derrière toute économie de marché, l’existence d’une infrastructure pour organiser les taches (administration, coordination,contrôle, infrastructures physiques pour échanger les marchandises, l’information, l’énergie, etc….).
 
Pourquoi l’économie de marché n’est elle pas la seule organisation restante sur la planète puisqu’elle est plus efficace ?
 
Elle a un gros défaut. Il faut « payer » l’entretien de « l’infrastructure » de l’économie de marché. Entretien qui devient de plus en plus couteux au fur et à mesure du succès de l’économie de marché. (Puisqu’il y a de plus en plus de monde….). Et, en général, tout le monde veut profiter de l’infrastructure, mais il y a moins de personne conscientes qu’il  faut  également payer l’entretien de l’infrastructure (sous forme d’impôt, de bénévolat, etc.…..) en plus de ses besoins propres. Cela vous rappelle quelque chose ?……..
 
 On peut analyser (mais ce n’est pas la seule grille d’analyse possible)  l’histoire du monde occidental  depuis la révolution industrielle en suivant ce modèle et notre réponse à la contrainte du coût de l’infrastructure.
 
L’évolution de l’Economie Domestique / De Marché (privé, politique, des groupements)
 
L’évolution depuis la révolution industrielle anglaise au 19eme siècle : l’économie domestique  s’est vue désertée par les êtres humains qui sont allés occuper des niches (travail segmenté) dans l’économie de marché.  Ce mouvement (disparate suivant les époques et les pays) a été poursuivi sans trop de changement sur le fond jusque dans les années 1970. Ce mouvement de sortie de l’économie domestique était naturel car un confort de vie supérieur était  disponible dans l’économie de marché moderne et possible grâce à la technologie (appelée le « progrès ») qui payait, en grande partie, le cout d’infrastructure.
 
Rupture dans les années 70 : L’apparition de problème de ressource pour alimenter la technologie (visible, notamment, dans les deux crises pétrolières ) et donc, en conséquence, pour payer l’infrastructure des économies de marché, met en évidence un besoin d’évolution. Diverses solutions sont tentées :
 
- Tentative de retour à l’économie domestique (avortée)
- Tentative de mise en place de nouvelle technologie (En France, centrale superphénix, ratée) – A garder en mémoire pour tous ceux qui pensent que la technologie va nous permettre de continuer sur la même tendance de "plus d’infrastructure"…..
- Mise au travail des femmes dans l’économie de marché (réussie, mais la morale de la société continue de leur demander d’assurer, en même temps, certaines taches d’économie domestique pour que la société continue d’exister……)
- Et surtout création d’économie au niveau de notre société en fusionnant les économies de marché entre elles (entre les différentes catégories que j’ai mentionné et entre les pays) pour continuer sur la même lancée….
Encore une fois, il n’y a pas de coupable à chercher, les forces à l’œuvre dépassent de loin la capacité de gouvernance disponible dans nos sociétés. Même si ce n’est pas visible directement (et que certains proclament le contraire pour pouvoir faire croire à un choix possible dans l’évolution de la société sous leur commandement….),  les économies de marché ont fusionné entre elles : Il n’y en a plus qu’une.
 
Ceci à permis de réaliser une économie de cout substantielle et nous à permis de commencer à descendre une longue pente de dépression économique…en croyant monter (les années 80 et 90). La contrepartie de ce « shoot » ? Une réduction considérable de la capacité d’adaptation de notre société…..
 
 
 
La réalité nous rattrape, d’ailleurs, à partir de 2001/2002. A cette date, nous sommes entrés dans la fin des économies d’échelle liées à l’unification de l’économie de marché. Au passage vous remarquerez que nous sommes devenus très proche d’une économie de type soviétique. La différence c’est qu’au lieu de parler de pénurie, nous parlons de rupture d’approvisionnement à cause d’une panne du système……Le Just In Time industriel peut être intéressant mais il marque, à mon sens, les premières difficultés d’une société ayant poussé à son paroxysme les économies de cout et….qui ne sait plus s’adapter.
 
Cela a été caché jusqu’en 2007/2008, mais le début de l’effondrement de la bulle de crédit (crédit demandé par notre civilisation dans son ensemble après 2002, pour cacher le problème fondamental non résolu du cout de l’infrastructure supérieur à notre capacité de production)  rend la situation réelle de plus en plus visible même pour les « économistes officiels ».
 
La suite ? Ce sera le retour en force de l’économie domestique. C’est ça la « crise » qui est devant nous, en fait un effondrement. Fondamentalement, nous allons devoir nous débrouiller pour réussir à acquérir de plus en plus en  « autarcie domestique » ce que l’on nous « offrait » contre notre travail standardisé et parcellaire.
 
Point important, ce ne sera ni rapide, ni direct. Il y aura des « rémissions ». Mais, si mon analyse est bonne, nous allons assister à un délitement progressif des outils de l’économie de marché qui assuraient nos besoins fondamentaux. En clair : le futur ce ne sera pas Mad Max, il ressemblera plus aux Raisins de la colère….
 rc.jpeg
D’ailleurs plutôt que de parler d’inflation, de dépression ou de stagflation, j’utilise, moi, le terme de Dislocation, qui me semble mieux définir notre futur.
 
Naturellement certaines « choses » passeront à travers la Dislocation. Elles passeront d’autant mieux si certains ont pris la peine de les préparer au passage économie de marché / économie domestique. Ceci passe par une démonstration de l’utilité de ces « choses » pour justifier l’énergie à mettre en place dans l’économie de marché (par ex : maintien d’une fédération/association) ET l’économie domestique (par ex : maintien d’une pratique) pour assurer leur continuité.
 
Je vais donc développer la suite de ce post sur les raisons qui font que l’émancipation de la femme doit traverser l’âge qui apparait et quelle est le lien qui existe avec le Krav Maga (avec la pédagogie FEKM). En y réfléchissant, il m'est apparu que les deux pourront certainement s’épauler dans la future dislocation que j'anticipe. 
 
 
Pour l’émancipation de la femme :
 
Pourquoi faut-il que les femmes soient émancipées ? Au-delà, de l’aspect évident de Justice, je vous renvoie à l’analyse du livre « l’anatomie du pouvoir » de Galbraith. Mettre en place un pouvoir sur quelqu’un, pour des raisons arbitraires; à plus ou moins longue échéance, c’est subir ce pouvoir soi même de manière tout aussi arbitraire.

D’ailleurs les dictatures ne s’y trompent pas. En général, les études possibles pour la gente féminine et le statut des femmes sont les premiers points à « morfler » : C’est un des points de faiblesse de notre société : une femme qui défend sa place dans la société, c’est une hystérique et un homme qui défend l’émancipation des femmes, c’est suspect ….. . Au final, il n’y a pas grand monde pour défendre la condition féminine et une fois que vous avez mis en place un premier pouvoir arbitraire, les autres pouvoirs arbitraires (sur les hommes, les idées, etc.….) peuvent se développer……
 
 
Pour le lien Condition féminine/ Krav Maga :
 
Récapitulons : Dans les faits, l’émancipation de la Femme ne repose pas sur une évolution morale de notre société mais sur un simple calcul économique – Dans un contexte où beaucoup de choses vitales sont déléguées à l’économie de marché, il est plus rentable que les deux parents travaillent dans l’économie de marché, plutôt que l’un soit dans l’économie de marché et l’autre dans l’économie domestique. Les deux parents étant « équivalents », il est « facile » de prôner et de vivre l’égalité. Les délégations étant sur le point de s’arrêter (le cout d’infrastructure dépassant maintenant nos capacités productives totales), ce calcul ne sera plus d’actualité et les anciennes traditions vont reprendre le dessus.
 
Or une des choses que nous avons déléguées est la sécurité. La Police Nationale, l’Armée, le système judiciaire en France sont de très bonnes institutions en tant que telle (comparez avec l’URSS sous Staline, si vous avez un doute….) mais elles vont être, au fur et à mesure de la réduction de leur moyen, être obliger de réduire le périmètre de leur intervention. (C’est déjà à l’œuvre aujourd’hui, caché par une sémantique et des statistiques appropriées ) voire d’évoluer (et là je n’ai pas envie d’expliciter vers quoi l’on peut aller …..)
 
Qui va assurer la protection des personnes à une échelle « domestique » ?
 
En profitant de l’expérience offerte par l’histoire humaine, nous pouvons anticiper que ce seront les hommes. Et les femmes ne seront pas autorisées à contester ce rôle.
 
 Le  prix politique
 
Or quand on « demande » (même involontairement, même inconsciemment, même culturellement) à quelqu’un de faire une tache pour nous il y a un prix.
 
Si les hommes deviennent dévolus, par nature, à la tache de protection, les femmes, par nature, devront payer un prix. Je cherche de quel ordre il sera…..Mystérieusement les philosophes n’en parlent pas ! Mon entourage veut m’offrir des revues « philosophiques » pour m’aider à comprendre: Il parait qu’il y a des idées dans FHM dont Platon n’a jamais parlé (Noooon ! Ce n’est pas possible ).
 
Aujourd’hui nous pouvons en sourire, mais il sera alors impossible d’échapper à ce système car dans une économie moins riche que la nôtre, les ressources ne seront pas disponibles pour qu’une institution de self défense soit disponible pour les femmes.( Imaginez-vous un club de boxe ou de lutte acceptant des cours mixtes en 1930 ?…..) Les femmes seront à nouveau piégées dans un statut d’inférieur sans porte de sortie ou presque (classiquement le couvent dans notre chère Europe). Inutile de compter quand nous en serons là sur des institutions capables d’émanciper à d’autres niveaux les femmes. La sécurité est un besoin de base, si elle n’est pas assurée, le reste n’existera pas.
 
Sauf si…..
 
La seule échappatoire qui peut exister serait d’intégrer une discipline de self défense  (mais pas de combat militaire) dans la culture féminine de notre société (à ma connaissance, une possibilité unique dans l’histoire de l’humanité). Pour rappel, utiliser les femmes au combat militaire (un genre d’égalité dans les tâches) a apparemment amené la disparition, sur le long terme, des sociétés utilisant cette morale…..Donc, prudence, en réfléchissant sur cette idée à ne pas aller trop loin. (Avant que les féministes « intégristes » ne me tombent dessus, je leur recommande lire la Planète aux vents de folie où Marion Zimmer Bradley (une référence dans le féminisme) avance des arguments identiques aux miens)
 
 
Je pense que le Krav Maga est une discipline très adaptée pour apprendre la self défense. Donc, en partant de là, il mérite de traverser la dislocation qui s’annonce de par sa valeur intrinsèque. Mais, si vous partagez mon analyse dans ce post, il le mérite aussi afin de permettre aux femmes de s’affranchir, éventuellement et suivant leur personnalité (voir post précédent), de la protection masculine qui leur sera régulièrement proposée contre……contre quoi déjà ?
 
Pour traverser ces temps difficiles qui arrivent une fédération (économie de marché des groupements) est  plus efficace qu’une action individuelle. Or je pense que la FEKM est l’organisation la plus proche de mes idées et de mon éthique. Elle a d’ailleurs refusé, elle, de fusionner avec le « système unique »  pour conserver ses valeurs institutionnelles « propres ». C’est quand même un signe ! 
 
Mon raisonnement est  soutenu par les trois points  que j’ai déjà analysés dans des posts précédents :
 
  • Techniquement : Le Krav Maga a été testé sur le terrain avec un temps d’apprentissage limité. On apprend donc une vraie capacité de self défense de manière rapide et efficace.
  • Pédagogiquement : L’entrainement du Krav Maga se fait dans une ambiance sportive où, même s’il y a quelques tests (les ceintures), le confort tant physique que psychique du pratiquant est primordial. Quelque soit sa condition physique (jeune, vieux, petit, grand, mince, gros, homme, femme, etc.….) on peut donc venir apprendre le Krav Maga dans un cours. Cours où le but n’est pas d’être le meilleur dans la salle (contrairement au  sport)  mais de savoir assurer, du mieux possible, sa sécurité physique (y compris  dans un cadre domestique …..) 
  • Institutionnellement : Le code moral de la FEKM et son comportement institutionnel montre une institution où le néocortex œuvre.
 
Pour être concret, je pense que si des femmes lisent ce blog, elles font déjà du Krav Maga.
 
Elles ont, sans doute, en grande majorité, une motivation de self défense pour suivre les cours.
 
Avec ce post, j’essaye de poser les bases d’une autre motivation, plus durable, moins angoissée (si ! si !), plus émancipante et quelque part plus altruiste.
 
Au delà de l’aspect self défense, je pense qu’il est important  que le plus de femmes possibles deviennent monitrices de Krav Maga. C’est important pour le futur et cela justifie de faire l’effort de suivre les cours pédagogiques de la FEKM même si elles ne veulent pas ouvrir un club pour le moment. Il  viendra peut être (et je pense,pour ma part, surement)  un temps dans le futur (10 ans, 20 ans, 30 ans ?) où elles seront contentes de pouvoir partager un savoir qui, autrement, sera réservé par l’environnement social aux hommes.
.
Voila, c’est juste une idée mais je pense qu’elle vaut le coup d’être creusée. Mais là, je ne peux plus rien faire d’autre (J'ai de nouvelles revues « philosophiques » à lire, vous vous souvenez ?  ). Je refile mon bébé aux femmes qui lisent ce blog…. Et j’abandonne sine die mon statut de référent MLF. J’espère que quelques unes le reprendront. Une micro suggestion : Je pense qu’il sera important de communiquer sur cette idée ! (un blog, un forum, une page facebook, des articles, un réseau informel de Kravistes , un badge ??) pour que le plus possible de femmes soient au courant de l’importance de savoir se défendre pas seulement pour garder son sac à main mais aussi pour conserver  les progrès en terme d’égalité des sexes dans une économie en voie de redomestication.
 
 
Au passage, vous notez que la création d’une culture féminine du Krav Maga (attention, je n’ai pas dit un Krav Maga féminin, il n’y a qu’un seul Krav Maga).  c’est la garantie que le Krav Maga ne sera pas, dans le futur, porté par des « fous de guerre » (une des raisons de ce blog),
De plus, Imi Lichtenfeld voulait que chaque enfant puisse savoir se défendre. Je partage ce souhait sous certaines conditions. L’existence d’une culture féminine de la self défense est une de ces conditions.
 
A vous de voir si vous êtes convaincues par mes arguments
 
Le coin culture :

Cela me donne une idée pour un personnage de mon prochain roman.
Une épouse, détentrice d'un savoir en self défense transmis exclusivement dans un ordre féminin, décide de désobéir au dit ordre
Elle a un fils. Son époux meurt suite à une trahison. Mais heureusement, la transmission de ce "savoir réservé" (je vais l'appeler "l'art étrange") permet à cette femme et à son fils de survivre puis de reconquérir le pouvoir qu'ils avaient perdu.

Comment ça l'idée a été prise ?
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Dame Jessica Atréides

 

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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 19:45
 
 
Je vais préciser un point de ma Philosophie et  pourquoi il entre en résonnance avec le Krav Maga enseigné à la FEKM.
 
Pour cela, je vais reprendre un mythe : Celui où Brahma cache l’esprit des hommes.
 brahma.jpg

Pour résumer, Brahma décide que l'homme doit être déchu de sa divinité. les dieux hindous se réunissent donc pour décider du meilleur endroit pour cacher l’esprit de l’homme, source de sa puissance.
 
Les dieux discutent donc sur la meilleure cachette, ce qui donne à peu près l’échange suivant  avec Brahma :

-On le met sur une montagne ?
-Non car l’homme trouvera le moyen de l’escalader
-On le met au fonds des mers
-Non car l’homme trouvera le moyen de plonger
-On le met dans une forteresse
-Non car l’homme trouvera le moyen de franchir les murs
-etc…..
 
Au final, Brahma décide de cacher l’esprit de l’homme dans l’esprit de l’homme seul endroit où il ne regardera pas.
(Ce mythe a été repris en partie par Coluche : L'intelligence, on croit toujours en avoir assez, vu que c'est avec ça qu'on juge …)
 
A priori, ce mythe est assez difficile à entendre et n'est pas très "émancipant". Il nous enlève beaucoup de liberté et de responsabilité car les dieux nous ont confisqué notre esprit et pour le récupérer il faut faire un travail contre les dieux…où seuls les élus ayant les moyens (des moyens intellectuels laissés par les dieux, donc….) auront la capacité à retrouver leur véritable esprit…..
 
Bref c’est une lecture typique avec une vision de type 2 où on met le paquet sur le cheval noir. Nous ne pouvons rien faire, les dieux l’ont voulu. Notre place est prédéterminée. Une morale idéale pour un système de caste…..
 
Maintenant je vous donne mon interprétation (vision de type 1 où le cocher prend le contrôle sur les chevaux).
 
Brahma est un roi de l’ancien temps.
Il demande à son sage conseiller : Comment faire pour conserver le pouvoir sur mes sujets et transmettre ce pouvoir à mes enfants ?
Si je créé un pouvoir physique (armée, forteresse, etc….) tôt ou tard mes enfants perdront ce pouvoir car un autre pourra le copier et l’améliorer.
La solution : Faire en sorte que l’esprit des sujets soit lui-même emprisonné. Il  ne saura pas qu’il est prisonnier de lui-même et en actionnant les mécanismes inconscients que j’ai créé dans leur esprit je pourrai contrôler mes sujets sans qu’ils s’en rendent compte. Ce mythe devient une mise en garde contre le pouvoir culturel. (cheval noir)
 
Vous rajoutez plusieurs « rois » avec cette idée, les contraintes physiques de l’environnement qui font que certains moyens de contrôle sont possibles et pas d’autres (heureusement ! ), et vous avez une culture « humaine » qui vous est transmise avec beaucoup d’imperfection (car la culture contient aussi des leçons réelles que l’humanité transmet culturellement : L’usage du feu, la position debout, la parole ou la roue par exemple) au moment de votre apprentissage d’enfant. (= tant que votre esprit critique/ votre conscience est faible et que vous êtes quasi-seulement dirigés par les chevaux).
 
Au passage, il y a eu des tentatives d’élever des enfants hors du cadre culturel et de remplacer cela plutôt par un cadre scientifique (en URSS, par exemple). Ce fut un fiasco.  Apparemment, Il vaut mieux transmettre la culture et ensuite corriger que d’essayer de transmettre de la sagesse dès le départ (d’autant qu’aucune sagesse n’est définitive….puisque c’est l’esprit humain qui décide de ce qui est vrai……)

Toujours au passage, dans certaines cultures, la transmission culturelle n’est pas assurée directement par les parents.
 
A partir du moment où vous avez compris que votre personnalité est parasitée par beaucoup de scories qui vous ont été transmises à travers votre éducation, il faut faire un tri.

Ce tri consiste entre autre à se libérer des « influences » que certains ont eu envie de mettre en vous (l’envie de Rolex pour réussir votre vie par exemple) et qui ne vous concerne pas directement d’après la conscience que vous avez de vous-même et des valeurs que vous souhaitez (ou pouvez…) maintenir (ou créer) dans votre vie.
 
Comment ces « influences » (bonnes ou mauvaises)  acquièrent elles du pouvoir en vous ?  Par construction biologique, vous allez chercher ce qui est gratifiant pour vous (mécanisme de récompense/punition mis en lumière par H. Laborit) et donc le « travail » de transmission de la culture se fait toujours en essayant de vous montrer (à tort ou à raison) que l’influence est gratifiante pour vous ou pour les êtres humains qui sont gratifiants pour vous. L’utilisation du mécanisme de punition est possible mais beaucoup moins efficace car le pouvoir y est visible.
 
A partir de là, la Philosophie impose un travail préliminaire. Avant de commencer à travailler sur la sagesse, il faut travailler à enlever ces influences extérieures « intériorisées ». Pour cela, il faut faire un tri dans toutes les gratifications que l’on veut recevoir. En effet, un des « problèmes » de la Vie, c’est que nous n’aurons jamais toutes les gratifications qui nous sont promises par notre culture. Nous devons donc choisir les principales/possibles et nous contenter de trouver autre chose pour les autres.
 
Ce travail de « purification de l’ego » est repris dans beaucoup de livres de sagesse, notamment ceux à connotation religieuse ou philosophique. C’est un prérequis indispensable avant de pouvoir commencer à réfléchir, au delà des « poncifs culturels », sur la réalité.
 
A noter que ce travail d’extraction de la morale culturelle, doit se faire en respectant votre éthique. (Voir le post sur l’éthique pour éviter de partir dans des délires)
 
A noter également que certains peuvent essayer de remplacer votre système de valeur culturel par leur propre système (dérive sectaire, endoctrinement, …..). Bien évidemment c’est vous qui devez créer (construire) votre système de valeur et le connaitre de manière consciente. Sinon vous ne faites que déplacer le problème. Ceux qui sautent de maitre en maitre et de discipline martiale en discipline martiale seraient-ils dans ce cas ?  
 
Je pense important de signaler que ce travail est généralement considéré comme pénible dans la littérature. En effet, notre personnalité n’est pas toujours un assemblage de désirs très reluisants…..C’est même exactement l’inverse. Mais, il est, sans doute, préférable de se regarder en face que de se fuir. C’est moins fatiguant et donc …plus efficace ! 
 
Comme je l’ai signalé dans mon troisième post, je vois deux grandes méthodes de découverte et de traitements de ces « traces culturelles négatives»
 
La première est le Stoïcisme : On les découvre par la réflexion (collective ou introspective) et ensuite on en tient compte pour les éliminer.  C’est un genre « search and destroy ». La pensée reptilienne adaptée à la Philosophie. Cette méthode marche mais elle est réservée à une minorité de la population possédant, par chance, l’état d’esprit idoine.
 
La seconde est l’Humanisme (dérivé du néo-platonisme) : On travaille des activités diverses pour, à travers ses actions, mettre en lumière ses influences non désirées/ non utiles/ nuisibles et ensuite les traiter suivant divers modes : élimination (comme le stoïcisme, quand c'est possible…..),  limitation, transformation, assimilation, etc…..  Au choix de l’heureux propriétaire de ces influences suivant son éthique, ses moyens, ses buts et le monde qui l’environne.
 
La seule chose qui compte dans cette méthode, c’est la motivation personnelle à s’améliorer et à sortir des influences extérieures non désirées.
 
Au passage, c’est comme le ménage, il faut le refaire régulièrement. Certaines morales culturelles placent des fêtes ou des  commémorations pour rappeler la nécessité de ce « ménage intérieur ». Comme quoi tout n’est pas mauvais dans la culture, il faut juste faire le tri….
 
Après la « suppression » des influences extérieures « non désirées », il va falloir refaire l’ameublement de votre esprit.
 
Mais là, c’est maintenant à vous de choisir ce que vous mettez dans vos têtes.
 
Vous pouvez décider de reprendre les influences classiques en reprenant seulement les activités quotidiennes habituelles dans nos sociétés. Vous retomberez sous les influences de la société, mais c’est un choix et vous aurez normalement un meilleur équilibre puisque moins soumis à des influences extérieures (la psychanalyse s’arrête là d’ailleurs…..). Le problème c’est que vous allez en permanence luttez contre les influences extérieures négatives. Sisyphe, cela vous dit quelque chose ? …. Et en permanence, vous allez devoir refaire la décoration de votre esprit …… en totalité. Que d’énergie dissipée !
 
 Mais vous pouvez aussi décider de faire autre chose. De même que vous êtes ce que vous mangez, vous deviendrez votre réflexion et vos actions !
 
C’est à vous de voir, ce qui vous intéresse, ce par quoi vous êtes motivés, indépendamment du reste du monde et de ce qu’il « valorise » ! Il faut  prévoir plusieurs disciplines pour avoir plusieurs modèles/grilles de lecture et éviter d’être pris dans l’influence d’une discipline (au détriment de votre moi réel). A vous de voir,  quels sont les domaines dans lesquelles vous voulez vous investir ! Comment vous allez répartir vos efforts pour vous améliorer dans le cap que vous aurez défini. Une piste classique : Chercher le Beau, le Bien et le Vrai. Moins classique : l'Humour, mais je pense qu'il a aussi sa place.
 
L’impact sur la vie quotidienne : En plus de vos choix, votre vie et son évolution vont vous imposer des disciplines à travailler ! Mais il faut (sauf métier extrêmement varié) que vous trouviez de la place pour des disciplines différentes de votre activité quotidienne (musique, danse, philosophie, politique, sport, arts martiaux, histoire,calligraphie, mathématiques, activités extrêmes, mécanique, artisanat, élevage, jardinage, etc…le choix est extrêmement vaste : 5000 ans de créations humaines sont stockées. Vous trouverez votre bonheur, il suffit de chercher.). Je pense qu’il faut un panachage entre les deux (activités quotidiennes et non quotidiennes), mais, ce n’est que mon point de vue. Certains philosophes préconisent une rupture plus radicale en imposant un renoncement complet à toute activité quotidienne (même de subsistance…..). Personnellement et aujourd’hui, ce n’est pas dans mon éthique, mais je comprends l’idée sous-jacente.
 
Maintenant, c’est à vous de voir suivant vos désirs profonds et votre environnement (temps disponible, engagements, besoins matériels ou non, etc….).
 
Evidemment, pour évitez que vos domaines  d’étude ne vous « contaminent ». Il faut prendre des disciplines avec le minimum possible d’influence « inutile » associée. Toute discipline (philosophie incluse…) possède sa propre influence, mais ce que vous cherchez, avec cette organisation de votre Vie, c’est vous : votre vrai vous qui transparait à travers ce que vous voulez devenir. Une discipline venant avec un système excessif  de valeurs propres ne fera qu’essayer de vous soumettre à  une influence culturelle avec simplement un changement d’échelle. Au lieu de l’influence d’une nation, vous n’avez plus que l’influence d’une organisation/discipline et de ses valeurs propres à éviter. (A oui, précision, pour ce type de recherche, quelque soit l’échelle, il est inutile de combattre, vous perdrez….La seule solution c’est de fuir !)
 
Je considère que le Krav Maga tel qu’il est pratiqué à la FEKM est exactement dans mon optique humaniste de travail sur soi.
 
  •  Un but de Self défense
  • Un code moral qui respecte mon éthique et qui ne fait que définir un cadre d’entrainement et de cours
  • Pas de bla bla philosophique lié à la discipline
 
Bref, je peux faire du Krav Maga à la FEKM sans être contaminé par une influence extérieure. (ex : Bouddhisme, Taoïsme, Humanisme, Olympisme, Shinto, …….) 
 
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le sujet de ce blog ne doit pas être traité pendant des cours de Krav Maga. Paradoxalement discuter de cela générerait une « culture morale philosophique » du Krav Maga et enlèverait l’intérêt d’une discipline aussi épurée pour un travail sur soi.  Il n’y a donc pas un fétichisme du secret sur ce blog, juste une demande de réserve, dont vous comprenez maintenant l’importance et le but.
 
 
Vous comprenez, en négatif, pourquoi le positionnement des arts « martiaux » cérémoniels me semble un peu problématique et nécessite, pour certains, une clarification.
 
Sous l’étiquette de philosophie, certains arts « martiaux » cérémoniels préconisent, en fait, une morale. morale qui n’est pas mauvaise en soi mais qui ne vous facilite pas les choses pour le travail sur soi nécessaire avant de commencer la Philosophie. A mon avis, ces arts ne sont qu’une activité physique comme une autre, je ne vois pas la différence par rapport à une activité sportive « classique » (qui elle vante la morale de l’esprit « sportif »)
 
Par contre, les arts « martiaux » cérémoniels qui explicitement  sont dans le but ultime de travailler la transformation d’influences extérieures « intériorisés » sont tout à fait dignes d’intérêt. Mais là on n’est pas dans le travail philosophique à proprement parler, on est dans une de ces conséquence : le travail de transformation (transfert ou élimination) des influences extérieures, que l’on refuse de continuer à « porter », en autre chose (Un genre de purification de l’esprit….). Là, je vois la différence et l’utilité supplémentaire par rapport à une activité sportive. Je vois aussi la différence et l’utilité différente par rapport à une activité avec un but ultime de self défense. Dans ce cas, je vois pourquoi il serait intéressant, pour notre société, de conserver dans le temps, ces arts « martiaux » cérémoniels qui s’assument.
   
Là encore, c’est le discours de l’organisation, le comportement de ses cadres (notamment dirigeants…..) et la structuration des entrainements qui permettent de trancher, par des faits, le positionnement de l’Art et son vrai but.

Le coin culture


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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 21:45
Bonne année 2013 à la communauté des artistes martiaux !
 
Ma (bonne ?) résolution pour 2013 :
 
J’ai fini en décembre une série de posts démarrée en mai.
 
Le but était de présenter ma pratique du Krav Maga et d’expliciter les différences avec l’image hallucinée colportée par des mythomanes ou des « agents de conformité »
 
Le public visé était triple :
 
                                      1- les néophytes complets, afin qu’ils puissent se faire une meilleure idée de l’ambiance « normale » d’un cours de Krav Maga.
 
                                      2- Les pratiquants de Krav Maga (et notamment de la FEKM) cherchant une réflexion construite sur le Krav Maga et sur son environnement.
                                  
 3- Les pratiquants d’autres arts martiaux afin qu’ils ne s’arrêtent pas à la version hallucinée du Krav Maga.
 
 
Naturellement, ma présentation n’est pas à considérer comme définitive.
 Dès l’origine, il devait s’agir d’une base de réflexion et non d’un point de vue figé.
 
Et pour être clair, en me relisant, j’ai déjà trouvé des points (mineurs) trop imprécis dans mon texte. Hélas ! C’est le fardeau de l’écrivain de s’apercevoir, en relisant son texte, qu’il n’est pas parfait (Oui, la quête d’absolu touche aussi l’écriture ! ). 
 
J’estime toutefois que la présentation de ma vision du Krav Maga est terminée. 
 
 
Je vais néanmoins poursuivre ce blog mais, fondamentalement, dans une autre optique (et accessoirement avec un rythme de parution moins soutenu)
 
Je pense en effet que les organisations d’arts martiaux vont commencer à connaitre des changements drastiques.
 
Comme je l’ai déjà précisé, je pense que nous sommes entrés (depuis mi-2007) dans une période de déclin économique et que cette tendance va perdurer sur plusieurs années (avec des hauts et des bas mais une tendance de fond à la baisse)
 
Si cela se vérifie, ceci ne sera pas sans conséquence sur l’organisation des arts martiaux en France. Je pense, en clair, que nos organisations « sportives », « self défense » ou « cérémonielles » vont devoir évoluer bien au delà de simples économies d’échelle liées à de futures fusions/associations (ou à l’accaparement de ressources collectives).
 
Vous avez l’exemple des arts martiaux japonais pour illustrer mon propos. Pour information, la crise économique de ce pays dure depuis 1990 et je ne pense pas, contrairement à certains, que l’économie japonaise soit fondamentalement différente de la notre : voir, par exemple, la crise mondiale de 1870 (oui, oui 1870 ! )…qui a duré 30 ans, malgré et cela vaut la peine d’être signalé, la présence d’un « étalon » or.
 
Je continuerai donc ce blog avec, en toile de fond, cette évolution qui se profile. Comme pour la présentation de ma vision du Krav Maga, ces textes ne seront qu’une base et ne seront absolument pas un point de vue définitif et sans appel.
 
Le but sera de donner des pistes de réflexions pour permettre la continuité de la transmission des arts martiaux partageant les valeurs que j’apprécie au sein de la FEKM.
 
C'est-à-dire :
 
- Préservation, dans les structures d’entrainement et de cours, de « l’Esprit Sportif »  (qui, si on veut pinailler, est un esprit d’éducation physique…mais les termes ont été mélangés dans notre société……comme par hasard), dont pour moi le personnage/référent principal est Paschal Grousset (et non Pierre de Coubertin)

- Préservation de la connaissance technique des sports de combats  (boxes, luttes, etc.…)  associée à une acquisition validée par un jugement objectif (ceintures ou équivalent), dont pour moi le personnage/référent principal est Jigaro Kano.

- Préservation du savoir faire spécifique (technique et pédagogique) séparant les sports de combat de la self défense en combat rapproché, dont pour moi le personnage/référent principal est Imi Lichtenfeld.

- Préservation d’un mode d’organisation ne faisant pas appel aux cerveaux « primitifs » pour assurer la cohésion, dont pour moi le personnage/référent principal est Alfred Korzybski.
 
A mon avis, cette conjonction mérite d'être préservée.
 
Aucune organisation historique n’a jamais eu à porter une telle conjonction d’éléments (voir post précédent) …. Personne ne peut donc dire : « C’est comme cela qu’il faut faire, suivez moi ! ». Par contre, tout le monde peut réfléchir pour pouvoir ensuite, si son éthique l’y incite et si une opportunité se présente, passer à l’action de manière efficace.
 
Ce blog parlera donc toujours majoritairement du Krav Maga et des points fondamentaux, à mon sens, des arts martiaux. Mais le but sous-jacent est maintenant un peu différent.
 
Les préparatifs sont achevés ! Le nouveau but est explicite ! Vous êtes intéressés pour suivre ?
 
Alors que commence Krav Maga et Philosophie - la saison 2 !

tylor


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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
14 décembre 2012 5 14 /12 /décembre /2012 21:00
Si tu veux la paix, prépare la guerre
(devise romaine)
Si tu veux la paix, connais la guerre 
G. Bouthoul (il a remarqué que la sagesse traditionnelle de la devise romaine ne marchait pas.....)
 
 
Dans le dernier post, j’ai parlé de notre « tendance » naturelle à la pensée binaire.
 
Avec cette tendance, nous cherchons naturellement à classer le monde en deux catégories : vrai/faux ; attaque/fuite ; etc…. . La Réalité a été théorisée avec ce « méta-modèle » binaire par un certain Aristote (avec le tiers exclu). Ceci à permis le développement de la pensée scientifique qui utilise cette modélisation pour étudier et comprendre la Réalité. 
 
Avec le succès planétaire de l’expansion humaine, on peut dire que ce méta-modèle a été validé par l’expérience.
 
Le petit hic, c’est que nous avons essayé de modéliser notre perception du réel sur ce modèle.
 
Alors que notre perception du monde réel est différente du monde réel (par construction, notre cerveau ne peut pas refléter la réalité, il peut juste s’en approcher).
 
 
Il y a toujours des gens pour jouer sur cet écart et pour prétendre que votre perception du réel est fausse (oui, c’est une évidence !) mais que eux détiennent le vrai modèle……et il y a toujours des gens pour les écouter, les croire et les suivre. Pourquoi ?  
 
Ma réponse : Parce que nous sommes des primates
 
Nous cherchons en permanence à avoir une hiérarchie et à nous intégrer dedans.
 
Mais :
 
  •  Si nous ne sommes pas assez gratifiés dans une hiérarchie (au sens que H. Laborit donnait à ce mot) nous en voulons une autre.
  •   Si nous découvrons une hiérarchie qui nous semble (à tort ou à raison) plus gratifiante que à la notre

 

Dans ces deux cas (binaire…), le changement est imminent (il ne manque qu’un prétexte….) ou alors le non-changement doit être acheté ou imposé. (Pas seulement par des ressources, quelque fois un symbole suffit)
 
Attention, je n’ai pas dit qu’une hiérarchie était mauvaise ou inutile. Mais, là encore, il faut que les choses soient claires et que le but soit explicite. Sinon on aboutit, par exemple, à des hiérarchies sportives et/ou artistiques qui sont en fait des hiérarchies d’accès aux ressources (l’Art ou le Sport n’en sortent pas grandis) ou alors des hiérarchies d’accès aux ressources qui sont, en fait, des hiérarchies d’ego (gare à la pérennité de l’accès aux ressources).
 
Pour en revenir au Krav Maga, la seule hiérarchie qui me semble être utile est celle du niveau pédagogique, à mes yeux, symbolisée par la couleur de la ceinture. (revoir mon post sur les ceintures à la FEKM pour plus de détails)
 
Cela permet un effet sympa et constructif pour l’entrainement, on sait qui définit le cadre s’il n’y a pas égalité entre les niveaux.
En effet, j’ai toujours considéré comme évident que c’était au plus compétent dans la pédagogie de définir le cadre du travail et d’assurer la sécurité de tous…. (Le contraire d’anciens qui dans certaines disciplines ou certaines cultures, se croient tout permis….. notamment le test sur débutant…..).
 
La ceinture permet d’un seul coup d’œil, si une différence de niveau existe, de savoir qui doit avoir la responsabilité, a priori, d’un binôme/trinôme/quadrinôme de travail. C’est, à mon sens, la seule utilité de la ceinture. En sachant, naturellement, que la fonction prime le « grade ». La personne qui est en charge du cours est, pendant le temps du cours (délimité par les saluts), au dessus de tous.
 
Donc le système des ceintures est un système que j’apprécie. Il définit une hiérarchie pour les cours. Car quelquefois nous sommes nombreux, une organisation de travail est donc nécessaire mais rien de plus.
 
Le petit hic, c’est qu’à mon sens les arts martiaux ont servi d’exutoire dans notre société.
 
Je ne dis pas que tous les pratiquants sont venus aux arts martiaux pour avoir une hiérarchie parallèle plus gratifiante que la hiérarchie de leur vie « classique ». Mais je pense que c’est la motivation principale  pour certains et que les plus motivés, les plus politiques ou les plus intelligents de ceux là (quelque par les plus méritants dans cette catégorie vous le remarquez) …vont avoir tendance à chercher une ceinture comme compensation quitte à dégrader la hiérarchie initialement mise en place et à pervertir l’organisation.
 
Depuis quelque temps, certains, qui se rendent compte du problème de hiérarchie « bidon » des ceintures  dans certains arts martiaux, notamment japonais, ont tendance à vouloir se rapprocher d’un idéal mythique des dojos où la hiérarchie reflétait vraiment la capacité martiale.
 
A mon avis cette tentative est inutile.
 
Voici le blog "sur les pas de mars" (coup de chapeau à son auteur ! ). Il contient la traduction d’une interview de Karl Friday (je n’ai pas lu ses livres mais l’interview me semble claire).
 
 
 
J’ai été très surpris que ces posts ne fassent pas plus de bruit.
 
Je vous livre un extrait :
 
 
"Il semble probable, alors, que les bugei ryuha et les dispositifs pédagogiques associés visaient au départ à transmettre plus des idéaux abstraits de développement de soi et d’éveil. Que les bugei ryuha étaient une abstraction de la science militaire, et non pas simplement une application de celui-ci. Elles favorisent les traits de caractère et le sens tactique qui font devenir de meilleurs guerriers ceux qui les ont pratiquées, mais leurs buts et leurs idéaux étaient plus proches de ceux de l’éducation libérale que de la formation professionnelle. En d’autres termes, les bugeisha, même pendant l’ère Sengoku, avaient plus en commun avec des compétiteurs olympique au tir d’adresse – s’entraîner avec des armes spécialisées pour développer des niv eau x ésotériques de compétence dans des conditions particulières – qu’avec des fusiliers marins. Ils ont également eu autant – peut-être plus – en commun avec l’ère Tokugawa et les artistes martiaux modernes qu’avec les guerriers ordinaires de leur propre temps.
 
Fondamentalement, je soutiens qu’il n’y avait aucun changement fondamental de but dans l’enseignement des arts martiaux entre la fin du XVIe siècle et le milieu du dix-septième. Les budo de l’ère Tokugawa ne représentaient pas une métamorphose de l’art martial du Moyen Age tardif, mais la maturation de celui-ci. Les bugei ryuha constituaient en soi un nouv eau phénomène – un dérivé, et non une amélioration linéaire d’une précédente formation militaire plus prosaïque."
 
 
 
       Donc en clair :
           
 Il n’y a, d’après ce chercheur spécialisé, jamais eu historiquement de dojo avec une optique purement martiale/self défense.  Tous les dojos ont toujours eu un autre but que le but martial/self défense (et donc cherchaient, dès l’origine, autre chose que l’optimisation des capacités martiales).
           
Il n’y a donc pas de tradition historique permettant de juger la fiabilité d’un système d’organisation des arts martiaux/self défense.
 
Nous sommes donc, dans l’organisation des Arts Martiaux avec un but de self défense, sur un terrain neuf.
 
Ceci explique que rien ne marche comme prévu dans la structuration institutionnelle des arts martiaux (dans notre beau pays et ailleurs). Personne n’a réfléchi, théorisé et expérimenté la « bonne » manière de faire.
 
En essayant de faire un constat objectif je vais dire que :
 
  •       Le but des « art martiaux » n’est généralement pas explicité. Ce qui permet à certains, quelque soit la vraie discipline (gym, danse, etc…) cachée derrière un nom plus ou moins exotique d’assurer que c’est utile pour le combat. Ce qui est non discriminant, toute activité physique est utile pour le combat mais certaine plus que d’autre.
  •        L’organisation d’une association loi 1901 ne permet pas, si on se contente de faire des statuts conformes à la loi, de contrebalancer « l’instinct de bande » de nos petits cerveaux primates.
  •         Les techniques des arts martiaux, de manière générale, ne sont pas assez explicitées sur des supports écrits et/ou transmissibles (notamment le contexte d’application). Ce qui empêche une hiérarchisation de l’efficacité/facilité des techniques.
  •         Les groupements d’arts martiaux (fédération, association, club)  n’explicitent pas assez leur but (diffuser l’art, vendre l’art, permettre de s’entrainer à l’art, améliorer l’art, organiser des compétitions sportives, etc….). Notamment elles ne disent pas quelle est le but primaire…qui conditionnent les buts secondaires et les moyens…..Ce qui permettrait de juger la qualité des dirigeants. Aucun but n’est honteux mais ne pas le dire ou ne pas en faire prendre conscience les pratiquants entrainent clairement des dérives …
 
En conséquence
 
1-        En jouant sur l’efficacité relative de toutes techniques, des critiques sont formulées en permanence (y compris au sein d’une même discipline)
2-        Les pratiquants se regroupent toujours entre pour/contre sans comprendre le piège car la pensée scientifique est confondue avec la perception du réel (voir post précédent) : le singe utilise le serpent pour chasser l’humain du jardin des arts martiaux. (Attention,  Le singe et le serpent sont utiles mais en dehors du jardin).
3-        Comme il n’y a pas de pensée scientifique, des mythes circulent sur les arts martiaux (capacité extraordinaire, argent facile, etc…..) véhiculés en boucle par certains groupes pour maintenir la différenciation sans qu’il y ait de possibilité de vérification.
4-        Les mythes servent à attirer de la « chair fraiche » pour entretenir le milieu des arts martiaux (tout le monde est concerné bien sur ….mais plutôt les mythomanes par définition)
5-        Pour museler les pratiquants sincères, compétents et scientifiques (et plutôt passionnés qu’intéressés), les mythomanes critiquent les techniques
 
Vous voyez le côté boucle sans fin et les interactions/renforcements entre les différents niveaux ?
 
Au final, nous avons sans arrêt des créations/destructions de groupes sans que la connaissance martiale progresse. 
 
C’est valable dans d’autres domaines que les arts martiaux. Toutefois, les arts martiaux travaillant sur un niveau très basique de l’humain (le combat), les défauts des deux cerveaux primitifs sont amplifiés d’autant par rapport à d’autres domaines faisant plus appel au néo cortex.
 
Aujourd’hui à la FEKM, les tensions sont faibles car la hiérarchie est claire. La légitimité de tous est tirée du président fondateur. Lui-même dispose d’une légitimité (technique et pédagogique) prouvée. 
Le dernier vote sur la légitimité globale (technique+pédagogique+organisation) du président de la FEKM à eu lieu en septembre 2011. Le président de la FEKM a été élu contre un système pécuniairement plus gratifiant. Preuve par les faits, au passage, que la passion est le réel moteur des moniteurs et des pratiquants de la FEKM.
 
 
Plusieurs détails dans l’organisation de la FEKM (le code moral, l’abandon de la quasi-totalité des rituels pour l’entrainement, le travail sur la neutralité émotionnelle, etc…..) m’ont toujours fait penser qu’il y avait, en plus de la conjonction de facteurs légitimants, une conscience du problème éthologique/organisation au niveau de la direction de la FEKM.
 
Or, Richard Douieb a récemment fait un podcast.
 
http://arts-martiaux-et-developpement-personnel.com/premier-podcast-interview-de-richard-doueib/#more-379
 
Je l’ai trouvé très intéressant. Notamment cet extrait :
 
«On est aussi [...] dans la continuité de ce que nous a légué le fondateur Imi Lichtenfield. Il nous a légué un héritage de techniques radicales et de principes très durs où il n’y avait pas de place pour une quelconque limite. Mais il ne nous a pas légué que ça.
Il nous a aussi donné tout le contraire, un humanisme et une tolérance affichés. C’est quelqu’un qui en temps de guerre contre les pays arabes s’est fâché avec des enseignants qui ne voulaient pas les accepter dans les cours. Le racisme était inconnu d’Imi.
Bien sûr il pouvait y avoir d’autres raisons en temps de guerre. on pouvait aussi avoir des soupçons, se demander si la sécurité n’était pas en cause.
Malgré ça, Imi campait sur ses positions.
Pour lui de toute façon nous n’avions pas d’autre choix que de nous entendre dans l’avenir. Donc dans l’avenir puisque les gens ne vont pas complètement s’éradiquer les uns les autres nous avons le devoir de bien nous entendre.
Pour ça il faut faire des efforts, même dans le krav maga. Le Krav-Maga est une méthode guerrière, mais une méthode guerrière qui prône l’ouverture entre les gens, entre les pays, entre les différentes disciplines sportives. »
 
On voit que le fondateur du Krav Maga estimait que l’organisation avait une existence propre et nécessitait des actions au delà de l’Art à proprement parler.
 
Cet entretien prouve que cet état d’esprit a été transmis au président de la FEKM, conscient de l’importance de la valeur morale institutionnelle de "l'organisation d'entrainement" et que cela doit être travaillé (en plus de la technique et la pédagogie) par tous les pratiquants.
 
Cet entretien prouve également que la FEKM est bien dans l’esprit du fondateur dans son optique d'ouverture à tous. Ce qui permettra d’éviter, dans le futur, des amalgames regrettables dans le public et dans le milieu des arts martiaux.
 
 
 
Le coin culture
 
« Tant qu'on n'aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau , la façon dont ils l'utilisent et tant que l'on n'aura pas dit que jusqu'ici cela a toujours été pour dominer l'autre, il y a peu de chance qu'il y ait quoi que ce soit qui change. »

— Henri Laborit, Mon oncle d'Amérique
 
Mon_oncle_d-Amerique_movie.jpg
 
A vous de voir à partir de maintenant la suite à donner ! J’ai essayé de soulever, dans les deux derniers posts, ce que je considérais comme le problème majeur du milieu des arts martiaux (avec des outils fournis obligeamment par : Platon, Aristote, Confucius, Lao Tseu, H. Laborit, A. Korzybski, entre autres ….).
 
A la communauté des artistes martiaux de trouver une solution. Si rien n’est trouvé et mis en place….. Je pense que le milieu va vers un Darwin Award…..mérité.
 
 
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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 21:30

Moi contre mon frère ;

Moi et mon frère contre notre voisinage

Mon village contre ton village

Ma ville contre ta ville

Mon pays contre ton pays

 

 

Proverbe Perse



Pourquoi est ce que les arts martiaux n’arrivent pas à communiquer entre eux ?

Je me suis souvent posé la question. La plupart des pratiquants sont ouverts d’esprit ou indifférents aux querelles de styles ou de fédérations. Mais, paradoxalement, il y a comme une impossibilité pour les arts martiaux de communiquer entre eux à un niveau institutionnel.

A mon sens, cela vient de la structuration de notre pensée.

Nous raisonnons trop souvent en mode bipolaire ou binaire (reptilien ?).

Ce qui était un avantage quand notre espèce courait, il y a des milliers d’années dans la savane.

Il fallait faire rapidement un choix suivant des critères simples : nourriture/pas nourriture ou dangereux/pas dangereux.

Le choix devait être rapide car d’autres (de notre espèce ou pas) participaient à la grande compétition de la vie à un stade très primaire.  

Bien sur, nous avons évolué et nous avons crée de grandes civilisations car certaines personnalités sont sorties de la pensée primaire (quelquefois même dans le domaine militaire….).  Mais si nous (vous ou moi) utilisons uniquement la pensée binaire dans un monde complexe…..nous amenons notre société à se rapprocher d’une société de stade 2. Nous augmentons l’entropie du système. Nous l’empêchons de s’organiser de manière rationnelle puisqu’elle s’organisera uniquement en suivant les appétits……et donc nous avantageons ceux qui sont le plus proche de la pensée binaire et qui  peuvent, de par la nature de leur « philosophie » prendrent avantage dans un groupe de type 2.

Dans la jungle, les bêtes sont reines.

Attention, pour ceux qui sont tenté par un destin de grands fauves, une bête tombe dans le piège du chasseur humain…

Vous noterez au passage que l’éducation classique (et donc la morale) en valorisant chez les étudiants le modèle thèse/antithèse/synthèse ne fait que renforcer la fameuse pensée binaire….

Vous en voulez une preuve extra martiale ? Regardez la structuration de l’actualité, c’est quasi systématique. Ce qui est d’ailleurs tout à fait logique, c’est la pensée qui demande le moins d’effort et qui permet de toucher le maximum de personnes…. (En fait, c’est un moyen de contrôle du cheval blanc à l’insu du cocher….)

Il me semble que cette fameuse pensée est perpétuellement à l’œuvre dans la plupart des structures organisationnelles (fédérations, clubs, etc…)  des arts martiaux. Peut être à cause de la matière travaillée, le combat (sportif ou pas) , elle est extrêmement présente, souvent à l’insu des personnes.
Si bien que dans un groupe d’arts martiaux, ce qui ressort souvent à l’échelle institutionnelle, c’est un raisonnement bipolaire.

Ainsi quand on compare des arts martiaux, j’entends très souvent parler des avantages et des inconvénients de tel ou tel art martial.

Pourquoi pas !…..Mais pouvez vous me citer une seule chose qui ne possède que des avantages et aucun inconvénient…..
 
Le problème, c’est que beaucoup de pratiquants sont aveuglés par leur recherche d’un absolu (comme dans une religion ou certaines philosophies). Dès que quelqu’un montre un défaut de leur pratique (ou qu’il le découvre eux même). Ils partent à la recherche d’autres choses car ils ont l’impression  qu’un art martial doit être parfait …… (une sorte de recherche d’un idéal).

Pour un sophiste, c’est du velours : Vous identifiez ceux qui recherchent un idéal dans l’art martial et vous montrez les défauts de leur pratique actuelle…Tout en assurant qu’à un haut niveau, votre pratique n’a plus de défaut mais qu’il faut le mériter pour en arriver là (notamment en abandonnant l’ego).

Vous pouvez ainsi fragmenter en permanence le monde des arts martiaux et récupérer des adeptes (plus ou moins nombreux suivant votre don pour le sophisme)

Naturellement, il faut « éliminer » toutes les personnes qui chercheraient à montrer les limites de la pensée bipolaire……Mais c’est un détail. Notre société offre tout un panel de moyens efficaces pour circonvenir toute personnalité : notamment les attaques juridiques mais aussi en amenant un débat purement martial sur …autre chose.


C’est pourquoi au lieu d’un modèle bipolaire  avantages/inconvénients pour juger d’un art martial, je pense préférable d’utiliser un autre modèle : un modèle quadripolaire que l’on peut résumer ainsi :

- But de l’art martial
- Moyens de l’art martial
- Contraintes de l’art martial
- Résultat de l’art martial

Quand je juge (car il faut juger, refuser de juger ou de hiérarchiser c’est la porte ouverte à l’entropie……et donc à une organisation au stade 2) un art martial, ce sont les questions que je pose.

C’est bien évidemment valable pour les techniques mais aussi pour l’entraînement et pour la structuration du groupe.

Ainsi quand quelqu’un me parle d’avantages ou d’inconvénients des techniques ( ou d’un entraînement, ou d’une organisation). J’insiste pour qu’il repasse sa déclaration par le modèle quadripolaire. S’il ne peut pas ou s’il ne veut pas…….la suite n’est pas utile pour moi. On est dans le domaine du discours pas de la réalité.

Bien évidemment je hiérarchise ainsi le degré de savoir de la personne en face de moi.

S’il a en tête, seulement le but, c’est un débutant.
S’il a en tête la totalité du système et comprend comment l’appliquer, c’est un expert.
S’il a en tête le système et ses carences (il y en a toujours) et comprend quand on peut l’appliquer et quand on ne peut pas, c’est un sage. (Là, je me contente de citer M. Robert Paturel).

En général, il faut juste quelques minutes de discussion  pour savoir où en est une personne. Attention, cela ne veut pas dire que vous êtes meilleurs en combat si vous avez simplement approfondi les conditions d’utilisation de votre art, simplement vous avez plus de chance de savoir vous adapter si un nouveau besoin apparaît.

A ce sujet, un test révélateur pour le Karaté est le test des vingt kyokuns.  

Pour résumer, selon mon opinion, quand on veut passer de l’art cérémoniel à l’art martial en karaté. Un des kyokuns n’est  pas cohérent si on se place dans le modèle quadripolaire. Un sage en art martial (réellement martial) et j’en ai rencontré en Karaté mais aussi dans d’autres disciplines, sait forcément lequel.
Pour vérifier qu’une personne connaît le problème du kyokun, il suffit qu’elle écrive deux lignes.
Pour démontrer techniquement la différence, à ce niveau, entre le combat rapproché (art cérémoniel)  et le combat rapproché (art martial), il suffit d’une démonstration de dix minutes accessible à  tous les niveaux. (ceinture blanche, jaune, etc…)


A noter que depuis que j’ai intégré ce point , je considère que les boxes (anglaise, française, thaïlandaise, américaine) sont beaucoup plus utiles pour l’apprentissage d’un art martial (réellement martial) que les budo et les wushu. Je rappelle toutefois qu’à mon sens,  les arts cérémoniels ne sont pas inutiles et apportent des choses que les boxes n’apportent pas.

A noter également que ce point, une fois intégré :

  • Demande d’inverser certains mouvements de karaté.
  • Fait comprendre pourquoi le Karaté shotokan est trop offensif (trop yang).
  • Demande un entraînement différent de celui d’un combat de compétition ou d’une répétition d’un kata qui apparaissent comme des entraînements de…..débutant ou de néophyte.
  • Demande de tirer la jambe


Etonnant, non ?


Après, quelle importance la guerre des fédérations et pourquoi faire un tel développement sur des problèmes qui, à priori ne me concernent pas ?

Après tout, malgré des querelles de clochers, il est clair que sur les vingt dernières années, la connaissance des arts martiaux n’a fait que progresser.

Pourquoi, vous et moi, pratiquants lambda, devrions nous nous préoccuper des ces problèmes ? Pourquoi devrions nous réfléchir au problème voire investir de l’énergie ?

Au  jour d’aujourd’hui : aucune raison. Si nous prolongeons la tendance historique, il ne sert à rien de s’affoler, voire il est inutile de faire des efforts. Des passionnés le feront à notre place et nous en récolterons les fruits sans rien faire (ou peu….) comme nous en avons l’habitude.

Donc ne faisons rien.




Et maintenant une prophétie.  (Bien sur comme toute prophétie, elle est à prendre avec beaucoup de recul puisque dans le milieu, les prophètes et autres pythies sont  amateurs de boissons ou de vapeurs fortes en grande quantité…..)

                                                                                L’hiver arrive

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit de la devise de la famille Stark dans la série de romans : le Trône de fer (qui sort en série TV).

 

C’est une fresque d’héroic fantasy.

 

 

 

 


Le point qui m’intéresse, pour ce blog, c’est le fond de l’histoire. Dans le monde médieval de Westeros, des familles se battent pour acquérir le pouvoir sur le monde (le trône de fer) et devenir le roi de Westeros. Bien sur tous les coups sont permis et c’est une grande fresque politique à un premier niveau de lecture. A recommander donc, comme manuel, pour tous ceux qui veulent devenir Calife à la place du Calife……

Mais il y a autre chose. En effet un hiver terrible arrive et va amener une menace pour tous les humains. Les "seigneurs", obnubilés par leur guerre pour gagner le trône, sont incapable de comprendre le problème et ne se rendent pas compte qu’ils sont en train de gaspiller des ressources qui vont leur faire défaut plus tard.

Bien sur, il est impossible pour le pov’ pécore de changer quelque chose dans la guerre des « seigneurs » mais rien n’interdit qu’ils se préparent, lui et son entourage, à l’hiver et qu’ils refusent la propagande des seigneurs voire qu’ils jugent les actions des « seigneurs » à l’aune de leur utilité pour survivre pendant l’hiver…..



Je ne pense pas que nous allions vers un terrible hiver mais par contre nous allons, je pense, vers une crise économique à la japonaise (commencée en 1990 et toujours non résolue en 2012….). A votre avis comment l’avenir va-t-il s’écrire pour les arts martiaux dans ce contexte ?
Si les fédérations ou les différents groupes n’arrivent pas à sortir de la pensée binaire, elles ne seront pas capables d’avoir une dynamique INSTITUTIONELLE pour préserver les arts martiaux et là ce sera à nous en tant qu’individus de faire quelque chose…..et c’est beaucoup, beaucoup, beaucoup moins facile que de travailler au sein d’un groupe.

Après je ne pense pas que ce sera une perte définitive. Les arts martiaux sont cycliques. Un savoir perdu finit toujours par se retrouver….mais quelle perte de temps. Je préférerai donc que le « coeur » des arts martiaux soit préservé grâce aux fédérations ou aux groupes structurés d’arts martiaux.

Aparté

Pour éviter de partir dans les délires "fin du monde", dont internet est coutumier, les modèles de crise économique que j’ai en tête pour notre futur, trouvent leurs sources dans les modèles d’Ibn Khaldoun et de Fernand Braudel. C’est un "truc" un peu plus travaillé et malheureusement beaucoup plus probable (même s’il n’y a pas de certitude) que la "prophétie" du 21 décembre 2012.

J’en profite également pour souligner que ces périodes sont propices à trouver des boucs émissaires. Pour information, j’étudie le problème depuis quelque temps : Il n’y a pas de coupable. Toute institution qui essaiera de faire porter à un groupe (ethnique, économique, politique, etc…..) ou à un individu la responsabilité de la crise sera en train de faire appel à la pensée binaire…..Soyez gentil, luttez et ne devenez pas un rhinocéros. (cf Ionesco).

Fin de l’aparté

Vous allez donc avoir deux modèles historiques sur lesquelles les différentes fédérations vont s’aligner.

1- Le premier modèle est le « modèle déni »
La fédération va refuser de s’adapter et va tenter de trouver d’autres ressources quand elle verra que ces ressources usuelles ne sont plus là ou diminuent.

  • Cela passera par un essai d’agrégation des disciplines plus ou moins liées avec la discipline « core » de la fédération. Bien sur cette agrégation verra les ressources de la discipline agrégée siphonnées par la fédération centrale….qui justifiera cela par un discours  (au choix : c’est provisoire, on ne peut pas faire autrement, c’est comme ca ! ).
  • Cela passera aussi par des demandes plus ou moins soutenues de subventions à l’état sous prétexte d’un service public.
  • Mais cela peut aussi devenir un monopole avec la force de la loi entraînant une interdiction pour les autres groupes de pratiquer même à titre bénévole. (Et oui, un lobby ça peut aller loin …..). Quelqu’un veut parler des arts martiaux dans l’ex-URSS ?

Une institution de ce type se condamne néanmoins plus ou moins rapidement et ne pourra donc porter les arts martiaux sur le long terme.

2 – le deuxième modèle est le « modèle ascète »

La fédération qui comprend les contraintes à venir, réagit de manière à alléger les ressources nécessaires à  l’entretien de sa structure et comprend que certaines choses doivent être sacrifiées. Elle évite d’entrer en guerre avec les autres fédérations pour accaparer d’autres ressources car elle sait que le problème est structurel et que la bonne réponse, dans ce cas, réside dans l’adaptation et non dans la prédation.  Elle sait aussi (de manière institutionnelle) qu’il faut éviter de gaspiller des ressources dans un lutte avec les autres fédérations. Ces ressources seront indispensables pour faire survivre l’institution. Naturellement si la fédération est le dos au mur….la lutte n’est plus un choix. L’idéal étant de ne pas être contraint à la lutte et pour cela aussi, on peut chercher des solutions institutionnelles élégantes dans l’histoire de l’humanité.


Si la « prophétie » est juste, l’heure des choix arrive !

Je n’ai aucune idée de l’horizon de temps : Demain, dans un an , dans cinq ans ? là, je mets un joker !

J’espère que quand le temps du choix viendra les pratiquants sauront se souvenir de ce post et éviteront au maximum de gaspiller des ressources en poursuivant un « but » chimèrique mais orienteront, au contraire, leurs efforts avec pragmatisme et compétences.

Un rêve, un plan utopique ? Revoyez la fin du shogunat Tokugawa…..





Le coin culture :

Lorsqu'ils sont venus chercher les communistes
Je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes
Je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Lorsqu'ils sont venus chercher les Juifs
Je n'ai rien dit, je n'étais pas Juif.
Puis ils sont venus me chercher
Et il ne restait plus personne pour protester.

 Martin Niemöller



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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE
25 novembre 2012 7 25 /11 /novembre /2012 10:56
Ils s'instruisent pour vaincre
Devise de saint Cyr

 
 
 
J’ai été surpris un jour en assistant à une discussion entre un père et son fils (qui était mineur, ce détail a de l’importance).
 
Globalement, le fils avait pratiqué un art "martial" que je pense cérémoniel (d’après ce qu’il m’a dit : à mains nues 99% du temps et avec beaucoup de katas/danses) mais "vendu" comme de la self défense complète et efficace dans tous les contextes. Il souhaitait évoluer vers le Krav Maga pour pratiquer la défense contre couteau et bâton: Lui s'était rendu compte du décalage entre la réalité et son entrainement.
 
Horreur paternelle ! Le père, apparemment néophyte dans les arts martiaux, sortait une argumentation où le fait de s’entrainer avec un couteau allait faire de son fils un délinquant. Si je me souviens bien l’argument central était « l’art martial à mains nues  permet de se défendre. Il est donc inutile de travailler le maniement et la défense contre couteau . Si mon fils veut faire des armes, c’est qu'il veut mal tourner…..».
 
On me demandait de faire l’arbitre ! Gassp  !
 
J’ai fait (diplomatiquement) remarquer que le fait que le "professeur" raconte que la défense contre couteau était traitée dans son cours ( un unique cours dans toute l’année !) n’était pas une garantie que la défense ait été vraiment travaillée et acquise. Le père ne voulait rien entendre et argumentait "en boucle" que son fils savait se défendre au vu de son passé « martial » puisque l'instructeur de son fils le lui avait dit
 
Après une longue discussion entre eux et une négociation serrée, le fils a décidé de faire de l’escrime ancienne en attendant sa majorité et de revenir à ce moment là au Krav Maga, s’il en avait toujours envie.
 
Ce que j’ai trouvé surprenant, c’est le manque de recul du père. Incapable de comprendre que la défense contre couteau est un travail en soi différent d’un travail à mains nues.
 
En fait, à la réflexion, le père voulait que son fils fasse un sport (et seulement du sport) et le fils voulait faire un art martial (dans le sens vraiment martial = self défense) sur un support sportif. 
 
L’art martial « cérémoniel » permettait de mettre tout le monde d’accord et d’éviter que les uns et les autres se posent, je crois, les vrais questions. J'avais pris l'exemple de la FFKDA, dans un post précédent, pour montrer ce point à l'échelle de la société civile. Mais vous voyez, avec cet exemple, que même au niveau d'un foyer, on observe le phénoméne d'inhibition/transfert.
 
Le point critique sur lequel la sophistique bute, c’est la réalité qui est transparait avec le combat au couteau. Là, on se rend compte des buts divergents des uns et des autres.

"La pointe d'une épée est une réalité qui fait disparaitre bien des fantomes"  (Baron de Bazancourt)
Le tranchant d'un couteau aussi !
 
Ce n’était pas la première fois que je voyais une telle réaction déconnectée de la réalité. Le fait que le Krav Maga travaille sur les couteaux est un problème pour certains et une des raisons de la réputation « hallucinée » du Krav Maga.....(Tous des tueurs dans le Krav Maga !.... )

D’ailleurs, lors du passage de la FEKM dans la FFKDA, j’ai clairement ressenti la demande de la FFKDA pour que les techniques de défense  et de maniement du couteau soient édulcorées car ….trop efficaces.
 
Il est étonnant que dans le cadre de la self défense, une fédération qui, soi-disant, réfléchie au problème (d'ailleurs karaté, judo, aikido : tous des self-défenses quand on écoute certains professeurs)  ne comprenne pas que le maniement du couteau (et la technique associée) n’est pas un choix de personne, modifiable suivant l’humeur et le travail que souhaite suivre l’instructeur (suivant son style ou sa recherche personnelle).

Comme si on pouvait changer la réalité par un discours…..
 
Si le Krav Maga travaille le couteau , c’est parce que c’est une des armes usuelles en cas d’agression  de nos jours. C’est un maniement à connaitre d’un point de vue purement pragmatique. C’est la raison pour laquelle au Krav Maga, on ne s’entraine pas avec une hallebarde ou une rapière (comme en escrime ancienne....). Les principes sont toujours les mêmes, mais il parait plus simple de s’entrainer directement avec « l’outil » que nous rencontrerons le plus probablement dans le contexte moderne.
 
Au passage, vous noterez que si vous voulez vous défendre, le couteau n’est pas le bon "outil". Le but d’un "outil" de défense n’est en effet pas de détruire l’adversaire mais de le mettre hors d’état de nuire et de l’empêcher de vous détruire. Le couteau inflige beaucoup de dégâts mais il ne permet pas d’empêcher un adversaire de vous nuire.

Une canne ou un bâton sont plus adaptés pour cela. Ils permettent de sonner un adversaire (ou de "choquer" un de ses membres) et donc l’empêchent de déployer son attaque. Ce qui permet, en plus, d'avoir une self défense la moins destructrice possible et donc, fondamentalement, plus proche de l'esprit de la loi française. 

De plus, ces armes contondantes nécessitent un minimum de pratique pour être efficace. Un adversaire non entrainé pourra l’utiliser (s'il se saisit de l'arme) mais sera beaucoup moins efficace qu’une personne entrainée. C’est le contraire du couteau qui ne nécessite aucun apprentissage….
C’est la raison pour laquelle, à mes yeux, un couteau n’est pas un outil de self défense. C’est une arme d’intimidation ou de destruction mais il est difficile de se défendre avec un couteau.
 
L’arme défensive par excellence reste …. Le bouclier.

Peut être, si la société continue de "plonger" et que des troubles apparaissent verrons nous sortir, pour la population civile, des boucliers "design" que nous porterons pour sortir de chez nous (le bouclier permet de donner des coups, mais il optimise surtout le potentiel défensif).  Dans ce cas, je comprendrais une évolution du Krav Maga et de son entrainement.

Plus sérieusement, c’est probablement la canne et le baton qui reviendront à l’honneur !   (Si ce n'est les armes à feu!!!). Dans ce cas, et dans ce cas seulement, je modifierai mon temps d’entrainement au Krav Maga pour augmenter le temps consacré au baton.
 
En résumé, le couteau n’est pas une arme permettant d’avoir une bonne défense et c’est une arme très destructrice. Si vous allez sur internet et si vous voyez le résultat des coups de couteaux sur un corps humain….Bin, je ne sais pas vous, mais moi, il me faudra une très bonne raison pour décider de faire cela à un autre être humain.

Mais c’est le problème du couteau pas de la discipline. Aucune discipline réaliste d'art martial ne peut travailler le maniement du couteau en ayant une optique de ne pas faire mal à l’autre.
 
Soyez également logique, même si vous avez des raisons de prévoir des problèmes de sécurité…évitez malgré tout d’avoir un couteau si vous ne comptez pas détruire quelqu’un. Il existe beaucoup d’armes optimisant la défense et non l'attaque dans l’histoire de l’humanité. Au passage, je remercie les arts martiaux préservant cet héritage des  armes défensives, ils font partie des disciplines qui peuvent, à mon sens, faire l'objet d'un entrainement complémentaire au Krav Maga.
 
Le problème, c’est que l’agresseur lui, en général, il a arrêté les études tôt. Et donc la seule chose qu’il recherche (et qu'il comprenne), c’est le potentiel d’intimidation …Ainsi en cas d’agression vous  risquez  beaucoup plus de vous retrouvez face à un couteau  (ou à un pistolet) qu’à un bouclier moderne en plexiglas.
 

Dans ce contexte, le Krav Maga ( et à mon sens toute self défense) se doit de préparer à l'entrainement contre les attaques aux couteaux (ce n'est pas un choix, c'est une contrainte)

 
Après on peut se poser la question de l'efficacité contre une attaque au couteau.

Et donc, question qui brule toutes les levres : comment s’en sort un kravist face à une attaque au couteau  ?
 
Après un entrainement, je me suis amusé à faire quelques petites statistiques sur les attaques au couteau, en ce qui me concerne . Elles n’ont aucune valeur scientifique : le protocole n'étant pas défini. Elles vont juste servir de ligne directrice pour ma réflexion. Bien sur on pourra me dire que dans le cas d’une utilisation réelle les choses seront différentes (stress, environnement, etc……..). Ce qui est vrai !  Mais je sais aussi, par expérience, que la réalité donne certains avantages au défenseur (le stress « constructif », la fuite, la possibilité d'appeler des secours, l'utilisation de l’environnement, etc…..) et que, donc, ces statistiques sont intéressantes pour construire un savoir martial et éventuellement, commencer un débat scientifique.
 
·         Quand j’attaque avec un couteau un débutant complet (pas d'expérience ou d'entrainement en arts martiaux ou en sport). J’ai globalement 100% de réussite. Tout mes coups de couteaux portent et "infligeraient" une blessure « durable ».
 
·         Quand je me fais attaquer par une personne de mon niveau technique avec un couteau
 
o        50% des cas : les attaques portent (m’infligeraient une blessure durable…)
o        35% des cas : j’évite l’attaque mais je ne parviens pas à toucher de manière suffisante l’assaillant.
o        10% des cas : je réussi à contrôler le bras qui tient le couteau et j'enchaine par une attaque de défense (potentiellement je choque l’adversaire, mais là encore il doit y avoir des « ratés »)
o        5% des cas : un contre me permet de choquer directement (KO ou incapacité durable) l’adversaire
 
En sachant qu’une attaque au couteau est très rapide et peut être répétée trois fois très vite……après trois attaques, j’ai 17% de chances de ne pas être blessé sérieusement.
 
On peut dire que le Krav Maga donne une chance face à un couteau (quand on compare à un débutant) ….mais pas deux…..
 
Et là je vous donne les résultats d’un entrainement habituel. Ainsi quand on expérimente, régulièrement, avec l’entrainement FEKM, la facilité avec laquelle, un couteau passe. Il est difficile de rentrer dans une croyance où « parce que l’on fait du Krav Maga », on est immunisé contre les coups de couteaux.
 
Par contre, avec le Krav Maga, je me suis rendu compte…..que la plupart des défenses contre couteaux, d’autres disciplines, sont  fantaisistes. Y compris chez certaines qui utilisent le mot « Krav » dans la dénomination de leur discipline pour faire venir la clientèle.

Bien sur, si vous pensez être largement au dessus des seuils de réussite que j'ai défini, je vous invite à communiquer publiquement sur vos pourcentages (comme je viens de le faire) et à montrer vos modalités d'entrainement au grand public (comme la FEKM l'a fait ) .
 
 
Au passage, certains "pseudo-kravists" vont utiliser une partie seulement des défenses (en se contentant d’un apprentissage incomplet de la BASE technique du Krav Maga, j’avais signalé ceci dans un post), et donc le pourcentage de réussite sera encore plus bas que le mien....
Quand les fondations ne sont pas bonnes, les murs ne sont pas droits....même si on passe du temps après à tapisser ses murs (=en essayant de faire vite les mouvements).

Le fait à garder en tête : Pour progresser correctement,il faut avoir la validation régulière d'une personne formée de manière compétente (pour rappel à la FEKM, c’est cinq ans minimum, si vous êtes formés dans un club, pour devenir moniteur……).

Donc n’hésitez pas à demander à votre prof d’où il tire son savoir et qui lui a donné son diplôme pour savoir s’il dispose de tous les pourcentages de réussite qu’offre le Krav Maga d’Imi Lichtenfeld. C’est très important ! (que ce soit un prof de la FEKM ou pas: s’il vend du Krav Maga, il doit assumer ses paroles et le plus tôt sera le mieux pour ses éléves : vous et les autres ! ).
 
Revenons à la self défense : Un couteau c’est dangereux mais si on doit y faire face (C'est-à-dire si vous avez été incompétent dans le sens de Salvor Hardin ….), il vaut mieux avoir été entrainé et suivi par quelqu’un ayant la reconnaissance technique du formateur officiel et exclusif au combat rapproché du GIGN pendant 12 ans….. 
 
Aparté
 
Je précise la durée et la position, c’est en effet pour éviter un effet pervers. En effet, je me demande si certains ne se présentent pas comme étant formateur auprès, par exemple, du FBI en ayant donné seulement un stage de quelques jours au dit FBI (le temps que le FBI comprenne qu’ils sont des fumistes……) ou alors en étant "noyé" parmi une centaine de formateurs.
 
Non, je ne peux croire que des instructeurs de self défense (surtout les "hallucinés" en treillis qui refont la guerre ne permanence….dans les pages de magazines) se laisseraient aller à une telle vilenie. Leur sens éthique hyper développé et leur expérience de la gestion des groupes dissensuels l’interdit.
Ils savent que s’ils font cela…..Un jour, un gars va taper sur un blog qu’il veut la durée de la période où ils ont été formateurs et ils risquent, risque très minime mais à force de gars, il finira par se concrétiser (loi des grands nombres), d’avoir toute la stratégie marketing à refaire car tout le monde se méfiera des soi-disant « formateurs en sécurité » pour le FBI, une fois que le grand public aura compris l’astuce.
 
Comme il n’y a pas de risque, je mets la durée seulement pour information, puisque tous les professeurs de self défense  ont plusieurs annés d’expérience avec des postes définis dans les sociétés avant d'oser dire qu’ils sont formateurs (que ce soit pour une "société" militaire, policière ou civile).
 
Fin de l’aparté
 
 
Certains vont  se demander : Mais à quoi cela sert de s’entrainer autant pour un tel résultat ? 
 
C’est une excellente question. Je pense même que c’est une question fondamentale pour quelqu'un qui veut se développer (même en dehors de la self défense) au delà de ce que demande notre société. 
 
Elle pose la question de l’utilité de pousser l’entrainement et la réflexion au delà d’un certain point.
 
En effet, il faut relativement peu de temps pour maitriser la base technique du Krav Maga dans un contexte très très très très simple (en salle, en forme, par beau temps, avec une bonne luminosité, etc…….).
 
Un maitre japonais, (qui a fait un peu de philosophie et d’éthique…...) parlait du « don démon » quand on apprend quelque chose (pas seulement dans les arts martiaux).
 
Son explication : Quand on acquière une capacité, on est tenté d’arrêter de la travailler et de passer à autre chose. Bien évidemment, si c’est le cas, on perd cette capacité par manque d’entrainement.
(A noter, il est difficile de savoir si on perd une capacit. En général on ne s’en aperçoit que si on la teste….D’où l’importance de l’entrainement, également, pour savoir où on en est.)
 
Quand apparait ce moment où nous sommes tentés d'arrêter ? Classiquement, Il s’agit du moment où on acquière un savoir qui nous différencie du commun des mortels voire simplement quand nous avons acquis une nouvelle capacité.(pour ceux qui mettent le challenge vraiment bas.....). C'est d'ailleurs mon interprétation du onziéme kyokun de Gigin Funakoshi.

Quand vous commencez à faire des arts martiaux, de la self défense ou un sport de combat, vous devenez rapidement supérieur en combat à la quasi-totalité de la population. Christian Battesti le rappelait dans une interview: en tant que pratiquant nous oublions très vite à quel point le quidam moyen est nul.

La "preuve" : Le "combat" Hugh Grant/Colin Firth dans "le journal de Bridget Jones"….(j'ai vu la même chose, se produire dans la réalité, so hilarious ! )


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Il est tentant, une fois que l'on a pris conscience de cela, d’arrêter de travailler la self défense pour se consacrer à d’autres choses.....
 
Le syndrome le plus caractéristique que je connaisse en salle est "l'ancien débutant " qui a (même inconsciemment ) compris qu’il avait désormais un avantage sur le reste de la population. C'est typiquement la personne qui est venue car elle ne se sentait pas en sécurité et donc pour une raison plutot intellectuelle que pratique (Ceux qui ont une motivation sportive n'ont pas ce type de problème).

Dès que le seuil est passé et qu'il faut continuer les efforts pour continuer à s'améliorer et non plus seulement pour pouvoir dominer physiquement dans un cadre "sportif" (= sans danger et dans la bonne humeur), notre "intellectuel"  décide d’orienter sa pratique vers …….la causette (notamment philosophique ou académique......)
En général, il discute beaucoup sur les bords de la salle ou du tatami voire sur internet (tout le contraire d'un blog unilatéral de philosophie martiale, vous l'aurez noté, j'espère ) mais trouve rapidement des excuses pour s’arrêter quand les choses deviennent "physiques" pendant l’entrainement.
 
Bien sur, nous sommes tous comme cela. Il faut donc un effort conscient pour continuer à s’entrainer pour gagner quelques dixièmes de secondes….ou, plus important, pour ne pas perdre les secondes qui nous séparent du reste du monde. 

Savoir maintenir cet effort conscient est un travail intéressant ........quelque soit l'âge et la condition physique : utile et indispensable pour s'entrainer dans la durée à la self défense mais pouvant aussi avoir un impact positif sur/être aidé par d'autres voies (toujours mon approche humaniste).

  • Funakoshi, je pense, parlait de cela « un seul homme est à vaincre dans les arts que l’on appelle martiaux, c’est soi même ». Parce que sinon, se vaincre soi même, c’est quoi ?  Ce qui explique d’ailleurs pourquoi un entrainement répétitif (et non axé sur l’optimisation de la  capacité martiale) était suffisant dans le but que visait Funakoshi avec l’évolution qu’il a fait prendre au karaté « main vide ». Il voulait que cet état d'esprit particulier (celui là?) soit travaillé. Il avait mis comme but autre chose que la self défense dans le karaté "main vide". On peut discuter du fait que cela était dit clairement (ou pas) par  Gigin Funakoshi......
  • Un professeur de Judo américain a également présenté l'importance du maintien de cet état d'esprit dans un article traduit en français par : "le vertige du vainqueur". J'ai trouvé seulement la version originale (en anglais) sur le net : Getting and keeping it : http://judoinfo.com/weers93.htm.
  • A mes yeux, le Krav Maga a cette optique mais aide (nous ne sommes pas tous des stoiciens....) les pratiquants à garder le bon état d'esprit : la gradation dans l’entrainement permet de toujours trouver de l’intérêt dans les mouvements et d’acquérir en permanence des capacités nouvelles. Ceci vous explique pourquoi, par exemple, on fait une défense contre couteau en étant assis : Une aberration si on est prévenu d’une attaque (1 chance sur 1000, selon Richard Douieb, de s'en sortir) , mais surtout un vrai travail technique nécessitant de peaufiner la perception kinesthesique. Ce travail apporte donc un défi intéressant et une nouvelle capacité.  
  • A titre personnel, j’ai aussi retenu la parole d’un « maitre » américain « Les problèmes arrivent à leur heure, jamais à la tienne ». Et donc je préfère développer ma capacité au maximum car le jour où je peux en avoir besoin…..je ne serais certainement pas dans les conditions optimales, il faut donc que j’ai de la marge…(en plus de la simple chance)….. Mais bon, je suis aussi content de ne jamais n’ennuyer pendant les cours de Krav Maga .  Quand je vois certains cours de self défense para militaire (surtout les pires en treillis)…c’est d’un Chi.nt !….Il faut vraiment être un stoïcien pour rester plus d’une année la dedans…Ca doit être ça ! Ce sont de grands philosophes en fait ! 
Teaser sur le prochain post :

 Dans la prochaine édition, je parlerai des défauts :
- du Krav Maga
et
- de l'entrainement FEKM

De plus, pour ceux qui se posent la question de savoir s'ils travaillent un art martial (avec un support traditionnel, sportif ou militaire/sécurité) ou un art cérémoniel (avec un support traditionnel, sportif ou militaire/sécurité), ce post donnera ma façon de trancher entre les deux approches au dela du discours du professeur/de la fédération et du test "basique" du temps d'entrainement.
Si vous êtes branchés Henry Plée et Okuden, cela vous intéressera. 


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Published by KRAV MAGA et PHILOSOPHIE